Des champs de la Chapelle-Saint-Florent en automne

La Chapelle-Saint-Florent

Communes déléguées

Commune déléguée de l’ouest de Mauges-sur-Loire, La Chapelle-Saint-Florent est à découvrir pour son tourisme vert.

Horaires d'ouverture

Lundi : 15h-17h30
Mercredi : 9h-12h00
Vendredi : 15h-17h30

Identifier la mairie de La Chapelle-Saint-Florent

©D.Drouet

Découvrir La Chapelle-Saint-Florent

La Chapelle Saint Florent est un territoire attrayant par son tourisme vert, avec de nombreux sentiers pédestres balisés.

Le site classé de Courossé surplombe la rivière de l’Èvre et offre un point de vue remarquable en cirque naturel, surplombant la vallée.

Le Moulin de l’Epinay est un moulin à vent qui, au rythme des meules de pierre, fleure bon la farine. Depuis le moulin, découvrez une vue panoramique sur la vallée de la Loire ainsi qu’un restaurant gastronomique.

Promenez-vous dans la vallée de l’Èvre, détendez-vous à l’aire de loisirs et de pêche de Coulaines et restez dormir dans ses gîtes ruraux et chambres d’hôtes.

La Chapelle-Saint-Florent en randonnée

  • Un sentier partant du Moulin de l’Epinay, passant par Coulaines, Courossé, la croix St Jacques, etc. (8 km)
  • Un autre autour de l’agglomération (5km) avec possibilité de regrouper les deux
  • Le chemin des Potiers reliant Le Fuilet à Saint-Florent-le-Vieil (27 km)
  • [Fermé temporairement]

    Un sentier (ouvert en 2006 – 6.8 km) en boucle, entre Courossé (sur La Chapelle-Saint-Florent) et Gevrise (sur Botz-en-Mauges et Saint-Pierre-Montlimart) Randonnée pédestre par laquelle vous accédez à l’immanquable cirque naturel de Courossé, longez l’Evre et parcourez ses prairies humides. Découvrez les trésors naturels et historiques, la richesse de la faune et de la flore… Aire de pique-nique à Gévrise.

  • Des panneaux d’information sur les sentiers de la commune déléguée et du canton sont à la disposition du public sur le parking du moulin.

Le site de Courossé

Cette propriété privée ouverte au public est un site classé depuis décembre 1995.

Le rocher surplombe la rivière Èvre d’une hauteur de 60 mètres. Un escalier est aménagé dans la falaise, lieu religieux avec le calvaire en haut du rocher et la grotte mariale en bas, lieu de promenade familiale très fréquenté, l’île avec la chaussée sur la rivière, le vieux village meunier, l’allée bordée d’arbres en haut du rocher, vue sur la ferme du pape (donnée au pape Léon XIII à la fin du XIXème siècle), aire de pique-nique, etc. Sentier d’interprétation du site, avec 7 panneaux pour expliquer le paysage et informer les visiteurs : les guerres de Vendée avec le domaine de Bonchamp, la géologie, la rivière, les moulins et le vieux village, l’environnement agricole, la religion… À proximité du parking qui conduit au site : aire de pique-nique avec tables ombragées.

La Vallée de l’Evre

L’Evre rivière des Mauges, serpente sur la commune déléguée et l’on découvre de ses méandres sa vallée aux reliefs tourmentés, au gré de sites exceptionnels : Roche qui boit, Coulaines, Courossé….

Le Moulin de l’Epinay

Le Moulin à vent a été acheté par la Commune déléguée en 1985, puis restauré en 1987 et 1989. Son fonctionnement est confié à l’association Un village-un moulin. Il comprend :

  • Un espace d’animations avec audiovisuel, salle d’expositions
  • La visite du moulin en fonctionnement avec fabrication de la farine de sarrasin
  • Des animations pédagogiques
  • Une boutique de produits régionaux

Du moulin de l’Epinay, très beau panorama sur la vallée de la Loire et les Coteaux de l’Èvre.

La zone de loisirs de Coulaines

L’aire de pêche et de pique-nique de Coulaines est aménagée sur les bords de la rivière Èvre. Elle comprend : tables de pique-nique ombragées (point d’eau et wc), zone de pêche, halte éventuelle pour les canoës, barques…

Histoire locale

La Chapelle Saint Florent à travers les âges…

Le Groupe d’Histoire Locale de la Chapelle nous permet de découvrir notre commune déléguée à travers le temps grâce à ses recueils classés suivant 3 thèmes. Ces différents documents sont téléchargeables selon votre navigateur en cliquant sur les documents ci-dessous.

La Chapelle-Saint-Florent sous l'ancien régime (avant 1789)

Histoire locale

Assassinat coconnière

  • 2017
  • Français
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  • 242 Ko
Transcription textuelle

EXTRAIT DU REGISTRE DU SECRETARIAT DE LA JURISDICTION ECCLESIASTIQUE DE SAINT FLORENT LE VIEIL

Quelques explications :
Monitoire : c’est une lettre par laquelle le juge ecclésiastique enjoignait aux fidèles, sous peine de sanction, de révéler ce qu’ils savaient des faits énoncés.
La sanction encourue en cas de non révélation était l’excommunication, ce qui était très grave à cette époque où tout était régi par l’église, l’excommunié ne pouvait plus avoir de contact avec les autres catholiques et ne pouvait pas recevoir de sépulture en terre bénie du cimetière, il se trouvait de fait mis à l’index de la société.
La lettre était lue au prône de la messe paroissiale, puis affichée à la porte de l’église.
La forme du document est précise et reste toujours la même quel que soit le sujet traité.
Aireau : c’est l’aire, l’espace vacant autour d’une maison.
Quidam : personne dont on ignore le nom ou qu’on ne veut pas nommer. Dans le cas présent, on ne sait pas s’il s’agit d’une seule ou de plusieurs personnes, d’où l’utilisation du singulier suivi du
pluriel.
Probable : vraisemblable, plausible.
Enjoindre : ordonner.
Fulminer : publier et rendre exécutoire une décision, une sentence, dans le cas présent le monitoire.

Lorsque aucune révélation n’avait été faite en conséquence du monitoire, celui-ci était suivi d’une fulmination d’excommunication qui était lancée par le prieur de l’abbaye, à l’adresse du, ou des curés des paroisses concernées qui devaient alors fulminer l’excommunication prononcée au prône de la messe paroissiale.

MONITOIRE
Nous avons reçu la complainte du Sieur procureur du Roy au siège présidial d’Angers, en conséquence de l’ordonnance du Sieur Cesbron, conseiller au dit siège, du onzième septembre présent, année mil sept cent et six.
Contre tous ceux et celles qui savent et ont connaissance que le nommé Renou métayer en la métairie de la Coconnière sise paroisse de la Chapelle de Saint Florent tient un débit de vin en détail et que certains hommes qui travaillent dans le Bois Noir paroisse de Bouzillé, s’y réchauffent et y vont souvent boire et manger.
Qui savent et ont connaissance que trois de ces hommes furent le jeudi neuvième du dit mois en la maison du dit Renou sur les neuf heures du soir où ils burent et mangèrent avec deux autres
hommes, où ils passèrent la nuit.
Qui savent et ont connaissance qu’un de ces hommes qui se faisait appeler Larose Lespine prit querelle avec un autre des dits hôtes nommé Murault et frappa le dit Murault d’un coup de bâton par la tête dont il devint tout en sang, et voulant continuer de le maltraiter, le dit Murault sortit de la dite maison.
Qui savent et ont connaissance où le dit Murault alla à la sortie de la dite maison et ce qu’il fit depuis qu’il en fut sorti.
Qui savent et ont connaissance que le dit Larose Lespine, sur les onze heures du soir du dit jour, voulant continuer à boire, les servantes du dit Renou qui était absent ayant refusé de lui donner
du vin, il maltraita une de ces servantes de coups de bâton, laquelle fut obligée de sortir et alla se réfugier dans un logement qui est dans l’aireau de la dite maison, où elle trouva le nommé Blondin dit Bidon, valet du dit Renou.
Qui savent et ont connaissance que le dit Larose Lespine sortit de la dite maison dépouillé de son juste au corps et ce qui l’obligea de sortir de la dite maison, et s’il fut suivi par quelques quidams.
Qui savent et ont connaissance que le dit Larose Lespine étant dans le jardin de la dite maison fut attaqué par quelques quidam ou quidams.
Qui savent et ont connaissance que les dits quidam ou quidams rassemblèrent le dit Larose Lespine par terre et le frappèrent d’un coup de couteau par le corps, lequel coup lui ayant percé le cœur, il ne put survivre.
Qui savent et ont connaissance que le dit Larose Lespine ayant été frappé du dit coup de couteau fit seulement quelque plainte sur la fin et mourir.
Qui savent et ont connaissance que les dits quidam ou quidams, après avoir assassiné le dit Larose Lespine, ils se retrouvèrent, là où ils furent.
Qui savent et ont connaissance que les dits quidam ou quidams ont demeuré d’accord de leur crime après l’avoir commis.
Qui savent et ont connaissance que les dits quidam ou quidams ont prié ceux qui prirent, ou ont connaissance, du dit assassinat, de n’en point parler.
Et généralement, contre tous ceux et celles qui des dits faits ci dessus ont connaissance, soit par vue, soit oui dire ou autre chose, qui y ont porté conseil, faveur ou support, en sont agents consentants ou participants, en viennent à révélation dire et probable et d’autant que , pour quelques causes à nous connues, nous avons interdit la publication du dit présent monitoire au Sieur curé de la Chapelle, en avons enjoint la publication à Messire Mathurin Gaulay, prêtre du dit lieu qui la publiera et fulminera avec toutes les formalités à ce requises, après en avoir demandé la
chaire au dit Sieur curé pour ce faire.

Vingtième septembre année mil sept cent et six.
Frère Martin Drouyn Prieur du monastère.
Extrait du registre des décès de la Chapelle St Florent: le 11 septembre 1706 a été inhumé dans le cimetière de ce lieu par nous curé soussigné, le corps d’un nommé La Rose Lépine, maître fendeur de mesmin (débiteur de bois pour la fabrication des douelles de tonneaux) en son vivant, travaillant au bois noir, décédé la nuit dernière, lequel a été trouvé mort à la métairie de la coconnière, âgé de 48 ans ou environ, lequel a été inhumé en présence d’Olivier Brécheu et de René Lory, sacriste, tous de cette paroisse. Gabriel Le Droit, curé.
Il nous a malheureusement été impossible de trouver une suite à cette histoire, les archives du Présidial ayant été détruites par un incendie en 1744.

Ci-dessous un extrait du texte original ; amusez-vous à retrouver à quelle partie du texte il appartient !
Remarquez qu’à l’époque, il n’y a pas de ponctuation, ni accent, mais il y a des points sur les i et des abréviations.

Histoire locale

Incendie de la grande Lande

  • 2017
  • Français
  • pdf
  • 53 Ko
Transcription textuelle

EXTRAIT DU REGISTRE DU SECRETARIAT DE LA JURISDICTION ECCLESIASTIQUE DE SAINT FLORENT LE VIEIL PREMIER MONITOIRE

Nous avons reçu la complainte de Jullien Ouvrard métayer demeurant à la Grande Lande, paroisse de la Chapelle de Saint Florent, demandeur et accusateur. Le procureur de la cour joint en conséquence d’ordonnance du Sieur sénéchal de la dite châtellenie de Saint Florent le Vieil en date du treize avril dernier, signée Brisset, rendue sur la plainte du dit Ouvrard.

Contre tous ceux et celles qui savent et ont connaissance qu’un certain particulier, peu de temps avant que la métairie de la Grande Lande ait été incendiée, s’est vanté qu’il mettrait le feu dans la maison du dit Ouvrard. Qui savent et ont connaissance que la nuit du douze au treize, sur les onze heures ou minuit, des gens mal intentionnés auraient mis le feu dans un cellier couvert de paille, au bout duquel était un pressoir dans lequel il y avait seize barriques de vin et une de cidre, le tout dépendant de la dite métairie de la Grande Lande, qui ont été entièrement incendiés avec plusieurs autres effets, ce qui cause perte au dit Ouvrard de la somme de six cent Livres.

Qui savent et ont connaissance qu’il est resté près du lieu où le feu a été mis, une épée à garde de cuivre à jour avec sa poignée d’argent à cordons tressés et à lame à quatre équerres, laquelle appartient au dit particulier qui s’était vanté d’incendier le dit Ouvrard.
Qui savent et ont connaissance que le lendemain de la dite incendie, avant soleil levé, un valet nouvellement au service du dit particulier, de médiocre taille, ayant les cheveux blondains, le visage grainé de petite vérole, vêtu d’un habit gris, serait allé sur la dite métairie, armé d’un fusil, pour rechercher la dite épée dans le lieu où elle avait été laissée.

Et généralement, qui des faits ci dessus, circonstances et dépendances, ont vu, su, connu, entendu oui dire ou aperçu aucune chose, y ont été présent, consenti, donné conseil ou aide en quelque sorte et manière que ce soit, d’en venir à la révélation, par eux ou par autres, dans six jours après la publication des présentes qui se fera dans toutes et telles paroisses du territoire que les parties verront bon être et nous avons nommé pour recevoir les dites révélations, le Sieur Clément Vettelé, curé de la paroisse de Saint Pierre en Saint Florent, pour plus grande commodité des déposants. Déclarant qu’à faute de ce faire, nous nous servirons des censures ecclésiastiques, selon la forme du droit, nous userons de la peine d’excommunication.

Vingt six juillet mil sept cent quatorze
Frère René Bochereau avec le mandat du Révérend Père Prieur.
SECOND MONITOIRE

Nous avons reçu la complainte de Jullien Ouvrard, demandeur et accusateur. Le procureur de la cour joint en conséquence d’ordonnance du Sieur sénéchal de la châtellenie du dit Saint Florent en date du vingt cinq juillet dernier, rendu sur la plainte du dit Ouvrard, signée Brisset.

Contre tous ceux et celles qui savent et ont connaissance que le plaignant ayant fait constituer deux prisonniers, le maître et le valet, dans les prisons du dit Saint Florent, le valet s’est sauvé des dites prisons le lundi vingt quatre juillet dernier sur les sept heures et demie du soir, à la vue du public, sans qu’il se soit trouvé de fracture à la dite prison.

Qui savent et ont connaissance que la dite évasion a été concertée entre certains quidams ou quidames et la servante domestique du dit prisonnier maître, laquelle portait ordinairement à boire et à manger à son maître et au dit prisonnier évadé, et même demie heure avant la dite évasion.
Qui savent et ont connaissance que lors de la dite évasion, une des dites quidames chargée des dites prisons, en avait les clefs dans sa poche, que néanmoins, le dit prisonnier passa par la boutique qui est au devant de la dite prison, où travaillent ordinairement l’un des dits quidams, du métier de menuisier, sans qu’il y ait eu opposition de personne.
Qui savent et ont connaissance qu’un moment après la dite évasion, la dite quidame servante domestique entra dans le dite prison et enleva, de force et de violence, les hardes et linges du dit prisonnier évadé, qui pourraient servir à l’instruction de son procès. Et généralement, qui des faits ci dessus, circonstances et dépendances, ont vu, su, connu, entendu oui dire ou aperçu aucune chose, en quelque sorte et manière que ce soit, d’en venir à révélation, par eux ou par autres, dans six jours après la publication des présentes qui se fera dans toutes et telles paroisses du territoire que les parties verront bon être et avons nommé pour recevoir les révélations en conséquence du présent monitoire, Messire Clément Vettelé, curé de la paroisse de Saint Florent le Vieil, le même que nous avons nommé dans notre monitoire précédent accordé le vingt six du mois de juillet dernier, pour recevoir celles qui seraient faites au sujet de l’incendie de la métairie de la Grande Lande, paroisse de la Chapelle, et ce pour plus grande commodité des déposants. Déclarant qu’à faute de ce faire, nous nous servirons des censures ecclésiastiques et selon la forme du droit, nous userons de la peine d’excommunication.

Vingtième août année mil sept cent quatorze.
Frère René Bochereau avec le mandat du Révérend Père Prieur.
Une nouvelle fois, malheureusement, aucune suite trouvée pour cette histoire…

Histoire locale

Vol Julien Gaudin

  • 2017
  • Français
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  • 46 Ko
Transcription textuelle

EXTRAIT DU REGISTRE DU SECRETARIAT DE LA JURISDICTION ECCLESIASTIQUE DE SAINT FLORENT LE VIEIL MONITOIRE

Nous avons reçu complainte de Julien Gaudin fils mineur de Julien Gaudin, marchand demeurant au bourg de la Boissière en le territoire de St Florent, sous l’autorité de son dit père qui déclare l’autoriser quant à ce, en vertu des permissions à lui données par Monsieur le Sénéchal de la Châtellenie de St Florent le Vieil en date du seizième décembre mille sept cent quarante et un et signée Brelet.
Contre tous ceux et celles qui savent et ont connaissance que le dit Julien Gaudin fils, complaignant, avait porté une tasse d’argent à un repas où il assista le vendredi premier de ce mois au lieu nommé Launay Savine dans la paroisse de la Chapelle St Florent.
Qui savent et ont connaissance que certains quidams ou quidames se seraient servi de la dite tasse d’argent et croyant ne point être aperçus, l’auraient détournée, enlevée et volée.
Qui savent et ont connaissance que le dit complaignant, avant de se retirer, s’étant aperçu qu’il n’avait plus sa dite tasse d’argent et s’en étant plaint, un quidam se fouille et fouille dans les poches d’un autre quidam pour savoir s’il ne la trouverait point.
Qui savent et ont connaissance que certains quidams ou quidames ayant emporté des mets du repas, par ce soin, si les dits quidams ou quidames n’auraient point également enlevé la dite tasse
d’argent.
Qui savent et ont connaissance du lieu où les dits quidams ou quidames auraient déposé la dite tasse d’argent, ainsi détournée et volée.
Qui savent et ont connaissance des personnes à qui les dits quidams ou quidames avaient confié la dite tasse d’argent enlevée et volée.
Qui savent et ont connaissance, en un mot, ce qu’est devenue la dite tasse d’argent.
Et généralement, contre tous ceux et celles qui savent et ont connaissance des faits ci dessus, circonstances et dépendances, qui ont vu, entendu, ouï dire ou aperçu aucune des dites choses ou qui ont été présents, consenti, donné conseil ou aide en quelque sorte ou manière que ce soit et vous mandons de les avertir de notre part par trois dimanche consécutifs au prône de vos messes paroissiales, d’en venir à révélation suffisante et probable et les coupables, complices et participants à satisfaction, réparation et restitution par eux ou par d’autres, incessamment, au plus tard dans six jours après la dernière publication des présentes. Si non, nous procèderons contre eux par censures ecclésiastiques et selon la forme du droit, nous nous servirons de la peine
d’excommunication.

Le dix sept décembre 1741
Frère Guillaume Roumain, mandat de Pierre Jehanneau prieur, sacriste et Vicaire Général

Histoire locale

Vol Maison Bondu

  • 2017
  • Français
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  • 46 Ko
Transcription textuelle

EXTRAIT DU REGISTRE DU SECRETARIAT DE LA JURISDICTION ECCLESIASTIQUE DE SAINT FLORENT LE VIEIL MONITOIRE

Nous avons reçu la complainte de Julien Bondu et Anne Avrillaud sa femme (habitaient à Poncier) en vertu de l’ordonnance à eux donnée par Messire Pierre Louis Guerif, avocat postulant en la juridiction de la châtellenie de Saint Florent le Vieil en l’absence de Monsieur le Sénéchal juge civil et criminel d’icelle en date du vingtième octobre mille sept cent trente trois.
Contre tous ceux et celles qui savent et ont connaissance que certains quidams mal intentionnés, ayant conçu une haine mortelle contre le dit Bondu et femme, ont cherché et cherchent journellement les occasions de leur nuire et porter préjudice, tant en leur honneur et réputation qu’en leurs biens.
Qui savent et ont connaissance que le jour et fête de Saint Simon et Saint Jude dernier, les dits quidams, profitant de l’absence des dits plaignants qui étaient allés à la foire de Montrevaux et pendant la grand messe paroissiale de la Chapelle St Florent, quoique leur maison fut fermée à clef et la fenêtre verrouillée, forcèrent la dite fenêtre, entrèrent par icelle en la dite maison, où étant, forcèrent et ouvrirent un grand coffre avec fracture.
Qui savent et ont connaissance que les dits quidams prirent, volèrent et emportèrent la somme de trente Livres en cinq écus neufs de six Livres chacun, qui étaient en une tasse de faïence dans l’écrin du dit coffre, avec six cuillers d’étain neuves, de la poupée (lin pour le tissage) et autres meubles et effets.
Qui savent et ont connaissance que les dits quidams et malfaiteurs ont caché et recélé les dites choses volées.
Qui savent et ont connaissance des mauvais traitements, injures et menaces des dits malfaiteurs.
Et généralement, contre tous ceux et celles qui savent et ont connaissance de tous les faits, articles contenus au présent monitoire et tout ce qui en résulte et dépend, circonstances, dépendances, soit par vue, entendu, oui dire ou autrement, qu’ils aient à en venir à révélation suffisante et probable et les malfaiteurs à satisfaction, par eux ou par autrui, dans six jours pour le plus tard après la publication des présentes. Si non, nous procèderons contre eux par censures ecclésiastiques et selon la forme du droit, nous nous servirons de la peine de l’excommunication.

Le sept novembre 1733
Frère Anselme Amirand, prieur et Vicaire Général

La Chapelle-Saint-Florent pendant la Révolution (entre 1789 et 1800)

Histoire locale

À l’aube de la Révolution

  • 2017
  • Français
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  • 34 Ko
Transcription textuelle

La situation en France avant la révolution

Le pouvoir repose sur une monarchie absolue de droit divin, le roi règne en maître du pays, il est le « seigneur des seigneurs », système dont les bases sont contestées dans la seconde moitié du siècle. La période révolutionnaire commence vers 1787, époque où la monarchie absolue est incapable de conduire les réformes indispensables à la modernisation de la France. D'autre part, les idées nouvelles ont pénétré la bourgeoisie et la noblesse libérale qui réclament une monarchie parlementaire, suivant le modèle anglais, la rationalisation des institutions et la libéralisation d'un système économique archaïque. Il y a des douanes intérieures entre les provinces, le système des poids et mesures n’est pas unifié, tout ceci entrave le développement économique du pays. Les
impôts ne sont pas perçus de la même manière dans le pays, en bref, les lois ne sont pas les mêmes à l’intérieur du royaume.

La Chapelle Saint Florent à l’aube de la révolution

La paroisse Saint Christophe de la Chapelle Saint Florent fait partie du territoire exempt de l’abbaye de Saint Florent composé de 11 paroisses voisines. A ce titre, elle est soumise à l’autorité et juridiction spirituelle de l’évêque d’Angers par l’intermédiaire du prieur des religieux de l’abbaye qui porte le titre de grand vicaire général de l’évêque et qui exerce la juridiction ordinaire sur tout le territoire exempt. Le fief de l’abbaye s’étend sur une grande partie de la paroisse, plusieurs seigneurs en possèdent le reste. La population, majoritairement agricole, vit pauvrement et est écrasée d’impôts.
Le 26 juin 1787 est promulgué un édit royal qui institue des assemblées provinciales et des municipalités élues au suffrage censitaire (1) Un état des lieux des municipalités est demandé. Celui de la Chapelle, nous donne les membres de cette toute première municipalité ainsi que des informations intéressantes sur la situation de la paroisse. Ce document porte le titre « Questions adressées à Messieurs les membres des municipalités de la province d’Anjou »

En voici la transcription :
District de Beaupreau Communauté de la Chapelle de Saint Florent le Vieil
Monsieur l’abbé de Saint Florent le Vieil : seigneur Monsieur de la Panière : Curé René Thibault, syndic, payant pour la taille, capitation, accessoires
La somme de 37 livres
Vingtième(2) 8 livres (meunier à Coulaines) 1er membre René Blouin l’aîné, payant pour la taille, capitation, accessoires
La somme de 82 livres
Vingtième 4 livres 5 Sols (métayer au bourg)
2ème membre Charles Chataigner, payant pour la taille, capitation, accessoires
La somme de 231 livres
Vingtième 6 livres (la baronnière)
(1) Suffrage censitaire : électeurs et élus sont des personnes qui ont plus de 25 ans et qui payent l’impôt et sont dits « citoyens actifs ».
(2) La taille est un impôt solidaire, par famille, une assiette est fixée pour chaque paroisse puis répartie en fonction des revenus présumés.
La capitation est un impôt par tête qui touche tous les français à l’exception du clergé qui a payé en une fois, il représente 1/11ème du revenu pour les taillables et 1/90ème pour les privilégiés (les seigneurs).
Accessoires de la taille, ce sont des impôts dont le principal est l’imposition du brevet militaire destiné à l’entretien des troupes. Le vingtième est un impôt direct, de conception moderne, qui touche les revenus du commerce, de l’industrie et le foncier. Cet impôt est très contesté par les privilégiés, de nombreux nobles s’arrangent pour ne pas le payer, le clergé en est exempté après rachat définitif.
3ème membre Pierre Cognée, métayer, payant pour la taille, capitation, accessoires
La somme de 201 livres
Vingtième 6 livres (métayer à la grande maltière)
4ème membre Louis Grasset, métayer, payant pour la taille, capitation, accessoires
La somme de 131 livres 18 Sols
Vingtième Néant (métayer au barreau)
5ème membre Jacques Belon, métayer, payant pour la taille, capitation, accessoires
La somme de 132 livres 19 Sols
Vingtième 5 livres 13 Sols (métayer au plessis saillant)
6ème membre Pierre Guérif, métayer, payant pour la taille, capitation, accessoires
La somme de 79 livres
Vingtième 2 livres (métayer au grand bourgpailloux)
7ème membre René Grimault, métayer, payant pour la taille, capitation, accessoires
La somme de 186 livres 3 Sols
Vingtième Néant
8ème membre Jean Pineau, métayer, payant pour la taille, capitation, accessoires
La somme de 172 livres 10 Sols
Vingtième Néant (métayer à la riverie)
9ème membre Jean Réthoré, métayer, payant pour la taille, capitation, accessoires
La somme de 115 livres
Vingtième Néant (métayer à Poncier)

• L’assemblée municipale s’est tenue le dimanche 16 septembre 1787, la paix et la tranquillité ont régné dans notre assemblée dont copie a été envoyée dans son temps à la subdélégation.
• La répartition des rôles de la taille se fait par les collecteurs, nommés chaque année pour cet effet, chaque cotisé est taxé à raison de la fortune de ses exploitations ou du métier qu’il exerce. La confection des rôles coûte aux collecteurs, annuellement, 100 livres et ceux du sel, 50 livres, y compris le port de l’argent qui coûte aux collecteurs, au nombre de quatre, 20 livres; pour le sel, beaucoup moins, comme proche voisin du grenier à sel de Saint Florent le vieil.
• Les frais de contrainte se montent à 25 livres, le tout suivant ce que les cotisés se mettent en devoir de payer, ne sont pas si considérables lorsqu’il se trouve des collecteurs aisés pour faire les paiements dans leur temps (1).
• Nous n’avons dans la paroisse, de privilégiés, que Monsieur le curé (2).
• Le presbytère de cette paroisse est à rebâtir à neuf. Il n’y en a pas eu, depuis cent ans quelques réparations à faire dans notre église, le clocher à la charge des paroissiens, où nous estimons qu’il peut y avoir pour 150 livres de réparations à faire. Nous ne connaissons point de chapelle dans notre église.
(1) Les collecteurs sont garants sur leurs biens du paiement de la taille. Certains, aisés, préféraient avancer l’argent si nécessaire, pour éviter les problèmes.
(2) Il paraît surprenant que le seul privilégié soit le curé, à moins qu’il n’ait été considéré que les personnes résidant effectivement dans la paroisse ; la plupart des seigneurs vivaient ailleurs dans une de leur propriété.
• Il n’y a dans la paroisse, ni usine, four à chaux, fourneau, aucune manufacture, ni moyen même d’en établir.
• La paroisse ne consiste qu’en vignes, le reste en coteaux, ce qui fait que nous n’avons point de pâturage propre à élever des chevaux, ni facilité à l’établissement des haras et étalons (1).
• Les bêtes à laine sont fort rares, le peu qu’il s’y trouve, de peu de valeur.
• Nous n’avons dans cette paroisse aucun atelier de charité, sans ressource pour nous en procurer. Notre paroisse est à une lieue de la Loire, près Saint Florent le Vieil.
• La brigade de maréchaussée de Montrevault est celle qui fait la visite dans notre paroisse.
• La paroisse a pour bornes d’autres paroisses du bas Anjou dans la châtellenie.
• Exempt d’avoir une brigade d’employés du Roy, nous en ressentons cependant le fardeau par la fréquente visite de ceux qui nous viennent d’ailleurs (employés du grenier à sel).
• Nous avons une sage femme assez habile, même qui a fait les cours, par ce moyen nous met à l’abri de beaucoup d’accidents.
• Nous n’avons point de chirurgien, obligés d’aller à une lieue pour nous en procurer.
• Il n’y a dans cette paroisse aucun artiste vétérinaire expérimenté et capable de traiter les maladies des bestiaux. Cependant, un, peu habile, se mêle d’exercer, qui plus souvent fait périr les bestiaux que de leur donner du soulagement.
Délibéré à la Chapelle de Saint Florent le Vieil le 17 février 1788
Signé : Barat, greffier – La Forest de la chevalerie d’Armaillé – Courtjaret curé de Botz –
Brunet – Cesbron d’Argonne (2)

Suite des questions ci devant adressées à Messieurs les membres des municipalités de la province d’Anjou.
• Combien la paroisse prend elle de minots de sel (3), s’il y a des frais, à combien ils se montent.
La paroisse prend 32 minots de sel, les frais se montent à 12 livres, non compris le temps des collecteurs pour le distribuer et faire la collecte de cet impôt.
• Y a-t-il dans la paroisse des biens ecclésiastiques, dîmes et autres, leur valeur. Les biens ecclésiastiques appartiennent à Messieurs les religieux bénédictins de Saint Florent le Vieil qui les évaluent à 2000 Livres, non compris pour 500 Livres de bénéfice. La cure, à portion congrue ne possède aucun domaine (dans la paroisse). (4)
• Y a-t’il dans la paroisse des possessions au Roy? Nulle possession au Roy, ni engagement
• Y a-t-il des biens de l’ordre de Malte, des biens d’hôpitaux, leur valeur? On ne connaît aucun bien de l’ordre de Malte, ni aux hôpitaux.
5) Y a-t-il beaucoup de pauvres et mendiants dans la paroisse, quel moyen pourrait-on employer pour les soulager et les empêcher de mendier.
La cinquième partie des habitants est pauvre. On ne voit pas de moyen pour les soulager, que l’établissement d’un atelier de charité pour rendre la route viable pour aller à Montrevault et Beaupreau.
(1)Les chevaux sont à cette époque très recherchés pour équiper la cavalerie.
(2)Les signataires sont sans doute les personnes mandatées par le district de Beaupreau pour réaliser l’enquête, ils ont également signé les documents des autres paroisses.
(3)L’Anjou est un pays de grande gabelle. Cet impôt, très contesté, s’applique de façon inégale suivant les régions, ce qui encourage la contrebande, particulièrement dans notre région, frontalière avec la Bretagne où il n’y a pas de gabelle sur le sel, de plus, la ferme du roi fixe de façon arbitraire la quantité de sel taxé que chaque paroisse doit acheter. 1 minot de sel=4 boisseaux. En poids il représente environ 100 livres soit 49Kg, 32 minots pour la commune représentent donc 1568Kg. La gabelle sera définitivement supprimée le 21 mars 1790.
(4) La dîme n’est pas perçue directement par le curé mais par l’abbaye qui est le gros décimateur, elle reverse ensuite aux curés desservants de son territoire une partie de cette dîme appelée « portion congrue » qui doit permettre une vie convenable. Le montant de cette portion congrue est fixé par édit royal. A une époque plus ancienne, les curés possédaient des terres et levaient la dîme et la sixte, on en trouve de nombreux témoignages dans les actes des notaires.

Histoire locale

Cahiers de doléances

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Transcription textuelle

La Chapelle Saint Florent pendant la révolution
1789 est l’année décisive qui marque le vrai début de la révolution, la fin de la monarchie absolue et de l’ancien régime. Cette période s’étendra jusqu’en 1799 considérée comme la fin de la révolution, l’année 1800 voyant le début de l’ère napoléonienne.
Convocation des états généraux
Les protestations se multipliant suite à la crise économique, les provinces réclamant la convocation des états généraux, en faillite et n’ayant pas l’autorité nécessaire au rétablissement de l’ordre, Louis XVI cède, convoque les états généraux pour le 1er mai 1789 et ordonne la rédaction, dans chaque paroisse, de cahiers de doléances.
Cahier de doléances de la Chapelle St Florent : la première partie qui concerne l’élection des députés, ne présente pas un intérêt particulier, c’est la même forme qui est reprise dans chaque paroisse, mais elle donne une bonne idée du style, très conformiste, utilisé à l’époque pour la rédaction des documents. La seconde partie qui concerne les doléances proprement dites semble avoir été rédigée d’une manière plus libre, il est cependant évident que des « modèles » ont du circuler ; celle de la paroisse voisine du Marillais est d’une facture très différente, nous en donnons également la transcription, à titre de comparaison.
Procès verbal d’assemblée de la paroisse de la Chapelle de Saint Florent le Vieil pour la nomination des députés.
Aujourd’hui premier mars mil sept cent quatre vingt neuf, en l’assemblée convoquée au son de la cloche en la manière accoutumée, sont comparus à l’issue de la grande messe, à la principale porte de l’église, par devant nous René Thibault Syndic, René Blouin, Louis Grasset, Pierre Cognée, Charles Chataigner, Jean Réthoré, Jacques Belon, René Grimault, Jean Pineau, Pierre Guérif, Jacques Michel, Jean Allaire, Jean Rivereau, Pierre Chéné, René Bourcier, René Blouin, Pierre Chataigner, Mathurin Grimault, Jean Grimault, François Pineau, Charles Avril, Thomas Grimault, François Blouin, René Bigeard, Julien Bigeard, Antoine Guérif, Pierre Palussière, René Bondu, René Barat, François Guérif, Pierre Terrien, René Réthoré, Pierre Grimault, Pierre Bourcier, Jacques Bourget, Mathurin Palussière, Louis Bernier, Pierre Bourcier, Pierre Chéné, Jacques Grasset, Jean Macé, Jean Guérif, René Michel, Mathurin Guérif, René Vincent, Jacques Rivereau, Jean Douezi, François Chauviré, Pierre Vincent, Jacques Chéné, François Belon, Pierre Martin, Mathurin Breheret, Joseph Sourice, Jean Chataigner, Mathieu Guiet, Joseph Réthoré, René Guérif, René Vincent, Jean Guérif, (1) et plusieurs autres, tous nés français, ou naturalisés, âgés de vingt cinq ans, compris dans les rôles des impositions de cette paroisse composée de 219 feux. Lesquels, pour obéir aux ordres de sa majesté portés par ses lettres données à Versailles le 24 janvier 1789 pour la convocation et tenue des états généraux de ce royaume, et satisfaire aux dispositions du règlement y annexé, ainsi qu’à l’ordonnance de Monsieur le lieutenant particulier de la sénéchaussée d’Angers pour la vacance du sénéchal et du lieutenant général, du 14 février 1789, dont ils nous ont déclaré avoir une parfaite connaissance, tant par la lecture qui vient de leur en être faite, que par la lecture et publications ci devant faites au prône de la messe de paroisse par Monsieur le curé le premier mars, et par la lecture et publication et affiche pareillement faite le même jour à l’issue de la dite messe de
paroisse au devant de la porte principale de l’église, nous ont déclaré qu’ils allaient d’abord s’occuper de la rédaction de leur cahier de doléances, plaintes et remontrances, et en effet, y ayant vaqué, ils nous ont représenté le dit cahier qui a été signé par ceux des dits habitants qui savent signer, et par nous, après l’avoir coté par première et dernière page, et paraphé.
(1) On remarque qu’il y a de nombreux homonymes, en effet, le nombre de prénoms utilisés à l’époque était très limité, le premier enfant mâle portait généralement le prénom du père, les suivants celui des parrains ou marraines. Et de suite, les dits habitants, après avoir mûrement délibéré sur le choix des députés qu’ils sont tenus de nommer, en conformité des dites lettres du roi et règlement y annexé, et les voix ayant été par nous recueillies en la manière accoutumée, la pluralité des suffrages s’est réunie en faveur de Charles Chataigner, Jacques Belon, René Barat, qui
ont accepté la dite commission et ont promis de s’en acquitter fidèlement.
La dite nomination des députés ainsi faite, les dits habitants ont, en notre présence, remis aux dits Sieurs Chataigner, Belon, Barat, leurs députés, le cahier, afin de le porter à l’assemblée qui se tiendra à Angers le 16 mars, au palais royal, devant Monsieur le lieutenant particulier au dit siège, et leur ont donné tous pouvoirs requis et nécessaires à l’effet de représenter en la dite assemblée, pour toutes les opérations prescrites par l’ordonnance susdite de Monsieur le lieutenant particulier, comme aussi de donner pouvoirs généraux et suffisants de proposer, remontrer, aviser et consentir tout ce qui peut concerner les besoins de l’état, la réforme des abus et l’établissement d’un ordre fixe et durable dans toutes les parties de l’administration, la prospérité générale du royaume et le bien de tous et de chacun des sujets de sa majesté.
Et de leur part, les dits députés se sont présentement chargés du cahier des doléances de la dite paroisse et ont promis de le porter à la dite assemblée et de se conformer à tout ce qui est prescrit et ordonné par les dites lettres du roi, règlement y annexé et ordonnance sus datée, desquelles nous avons à tous les susdits comparants donné acte et avons signé avec ceux des dits habitants qui savent signer et avec les dits députés, notre présent procès verbal ainsi que le duplicata que nous avons présentement remis aux dits députés pour constater leurs pouvoirs, et le présent sera déposé aux archives ou secrétariat de cette communauté les dits jour et an.
Suivent les signatures de vingt huit des soixante habitants nommés dans ce procèsverbal (Elles montrent que certains habitants savaient écrire, les signatures ne sont ni hésitantes, ni laborieuses, mais au contraire, d’une écriture très bien formée) Cahier de doléances
Remontrances que les habitants de la paroisse de la Chapelle de Saint Florent le Vieux, bas Anjou, adressent à sa majesté Louis XVI, le chéri du peuple, tenant les états généraux de son royaume à Versailles le 27 avril 1789.
Il nous est enfin permis, Sire, de faire entendre à votre majesté nos plaintes et nos doléances et nos vœux.
• Le premier de tous sera toujours que le Seigneur vous accorde un règne long et heureux.
• Que l’on opine (donner son avis dans une assemblée) en commun et que les suffrages soient comptés par tête.
• Nous chargeons nos représentants de faire tous leurs efforts pour que l’on prenne les moyens prompts et efficaces pour acquitter la dette nationale et que le déficit ne reparaisse plus dans les finances.
• Nous sollicitons pour la province d’Anjou le même régime établi en Dauphiné (1)
• Qu’il ne soit plus question dans toute la province, de cette différence odieuse de biens nobles et de biens roturiers, que ces deux espèces de propriétés supportent également toutes les charges.
• La pleine liberté du commerce intérieur et le reculement de toutes les barrières aux frontières du royaume.
(1) En Dauphiné, le 21 juillet 1788, des notables organisent une assemblée qui décide de convoquer les états de la province, réclame la réunion des états généraux du royaume, l’admission des roturiers à tous les emplois et déclare que les impôts seront refusés jusqu’à leur vote par les états généraux.
• L’impôt réparti sur tous les biens, fonds, proportionnellement à leur valeur, récolté, ainsi que tout autre impôt, par les états de la province qui verseront directement dans les coffres du roi (1).
• La réforme du code, tant criminel que civil, un grand baillage à Angers dont toutes les places seront électives et données au seul mérite par l’assemblée de la province qui se tiendra tous les ans.
• Un bureau de charité dans chaque communauté, seul moyen d’abolir la mendicité. C’est ce que nous avons l’honneur de présenter à l’assemblée provinciale et donné tous pouvoirs à nos députés de se conformer à ce que sera l’assemblée générale. Suivent les signatures.
(1) Les fermes générales versaient au roi une somme forfaitaire et collectaient ensuite l’impôt royal pour leur propre compte, ce qui donnait lieu à de nombreux abus. Il y avait à la Chapelle, aux Oissards, une ferme de l’abbaye, confiée à des particuliers chargés de collecter et engranger les dîmes, sixtes et quarts. Elle est mentionnée dans de nombreux documents, entre autre dans le cahier de doléances du Marillais qui suit. A titre de comparaison, il est intéressant de voir le cahier du Marillais rédigé dans un tout autre style.
Cahier de doléances, plaintes et remontrances des habitants de la paroisse du Marillais au bas Anjou, territoire de Saint Florent le vieil. (1) Exposent premièrement les dits habitants que leur paroisse est très petite, de la longueur d’une demi-lieue sur un quart de largeur. Riverains de la Loire du côté nord et à l’orient de la rivière d’Evre dont ils sont tous les ans inondés, ce qui leur cause un grand préjudice, rapport aux inondations de ces deux rivières qui endommagent leurs grains et leurs foins qui, étant de mauvaise qualité (les foins) leur cause une grande perte sur leurs
bestiaux. Cette petite paroisse n’ayant que six métairies, le tiers en femmes veuves, le reste en journaliers et laboureurs à bras, est par conséquent très pauvre paroisse.
Secondement, comme Messieurs les bénédictins de Saint Florent sont décimateurs de cette paroisse, ils afferment leurs dîmes et sixtes et quarts à des particuliers de Saint Florent qui font engranger à la Chapelle Saint Florent dont ils sont aussi fermiers. De sorte qu’il ne reste aucune paille ni engrais pour la pauvre petite paroisse du Marillais. Et ces fermiers étaient taxés autrefois au dit Marillais pour raison les dites dîmes et sixtes, ce qui soulageait cette paroisse. Aujourd’hui, ils se sont fait taxer d’office à Saint Florent, leur domicile, pour raison de ce qu’ils perçoivent dans le Marillais et leurs taxes sont restées sur la dite paroisse (de St Florent), ce qui écrase les pauvres habitants d’icelle.
Outre les dîmes, ces mêmes fermiers lèvent la sixte dans la petite paroisse du Marillais, c'est-à-dire de six gerbes, une, n’en reste plus que cinq pour le cultivateur. Le quart du terrain de la dite paroisse est assujetti à ce devoir et le tout est engrangé à la Chapelle Saint Florent. Par ce moyen, les habitants du Marillais sont privés de paille et payent l’imposition.
Outre les dîmes et sixtes, les Messieurs bénédictins de Saint Florent, plusieurs curés et autres bénéficiaires, lèvent encore dans cette petite paroisse 18 septiers (1 septier= 10 boisseaux) 1 boisseau de grain, de sorte que les pauvres habitants ne sont en partie que fermiers de leur petit bien.
En troisième lieu, exposent les dits habitants du Marillais, qu’ils sont journellement inquiétés par les employés de gabelle qui très souvent causent des troubles dans leur petite Paroisse, non seulement par leur recherche autour de leur maison, mais même audedans et dans les meubles fermant à clefs qu’ils se font ouvrir et cherchent partout, sans en excepter les caves et greniers, non plus que les étables, généralement, tous les appartements, et forcent, pour ainsi dire, les pauvres habitants à aller lever du sel au grenier (à St Florent), enfin, leur impôt, de sorte qu’ils ne jouissent d’aucune tranquillité. C’est comme guerre civile, le citoyen armé contre le citoyen (2). Outre cette gabelle, sont les traites (les douanes) qui sont très préjudiciables au commerce, ne pouvant transporter aucune marchandise de quelque espèce que ce soit sans acquit à caution (3), sans quoi, on vous saisit et payer amende, et si l’acquit ne revient pas dans le mois, encore amende pécuniaire toutes fois, ce qui est bien gênant pour le pauvre public et cause une perte considérable, surtout à trois foires qui se tiennent au dit Marillais , qui étaient autrefois célèbres et qui ne le sont plus, rapport que l’on force tout marchand qui y vient de prendre acquit à caution, pour remporter même chez lui les marchandises qu’il a apporté à la foire, ne serait il que d’un quart de lieue, même province. Enfin, comme la paroisse du Marillais est riveraine de la Loire et de l’Evre, les habitants pour se garantir des eaux sont sans cesse occupés à faire des levées pour se conserver, et malgré cela on les oblige aux corvées des grands chemins qui se font d’Ingrandes à Candé, où les habitants n’ont aucune possession et que la rivière de Loire les sépare d’Ingrandes d’une lieue et que les travaux se font à deux lieues en côté du dit Ingrandes du côté du nord. La dite paroisse de Marillais paye pour cette corvée 433 livres 2 sols 6 deniers par an outre les autres impositions ci après, taille, capitation, accessoires 3973 livres 19 sols 4 deniers, sel 1292 Livres 5 sols. Total des impositions dont est chargée la petite paroisse du Marillais 5639 livres 6 sols 10 deniers, sans compter les dixièmes et le sel pour salaison que l’on force les particuliers de lever à raison de 3 livres 15 sols 3 deniers chacun.
Au Marillais le 6 mars 1789 (1) La paroisse était celle de Notre Dame, Saint Jean n’existait pas encore en tant que paroisse, mais en tant que village dit de la gourbillonnière.
(2) Les employés de la gabelle étaient armés.
(3)Acquit à caution : c’est un document administratif permettant de faire circuler des marchandises en transit, soumises à taxe. Nous voyons que les problèmes énoncés évoquent principalement la charge écrasante des impôts, le moyen employé pour les collecter qui enrichit les fermiers généraux d’une manière abusive, le manque d’équité dans la répartition de l’impôt, la distinction fait entre nobles et roturiers pour les propriétés et enfin les barrières douanières qui entravent
le commerce. On peut raisonnablement penser que, pour ce qui concerne notre commune, les autres points soulevés ont été suggérés par les autorités du département. Au Marillais, les préoccupations sont toutes centrées sur l’impôt, la commune est petite et pauvre. Elle était de plus, selon l’état des lieux réalisé pour cette paroisse, « infestée de vagabonds mendiants qui pillent les domiciles », étant sur une voie de passage le long de la Loire.
La municipalité Au plan national, les évènements se bousculent, en mai ouverture des états généraux, en juin, le tiers état se proclame assemblée nationale, début juillet, cette même assemblée prend le nom d’assemblée nationale constituante, Paris entre en état d’émeute généralisé et c’est la prise de la bastille. Pendant la seconde quinzaine de juillet commence l’émigration des nobles affolés par la tournure que prennent les évènements et ce qui a été nommé « la grande peur », des rumeurs infondées font état de brigandages visant à détruire les récoltes, elles se propagent dans certaines provinces et plus près de nous, en région nantaise et rennaise. Ces rumeurs provoquent des troubles violents, des groupes de paysans allant dans certaines régions jusqu’à brûler les châteaux, symboles de la féodalité. Aucun trouble n’est rapporté dans notre commune. Ces désordres paysans marquent une étape importante, en effet, pour rétablir l’ordre, l’assemblée proclame le 4 août 1789, l’abolition des privilèges locaux et territoriaux et du système féodal, l’égalité devant l’impôt et la suppression des corvées et servitudes. Le 10 août, l’assemblée émet un décret pour le rétablissement de la tranquillité publique, interdisant les rassemblements et donnant autorité aux municipalités pour requérir la force publique en vue de réprimer tout trouble, ce décret est lu par le curé devant tous les paroissiens assemblés. Le 2 novembre les biens du clergé catholique sont saisis et mis à disposition de la nation. Ils seront mis en vente fin 1790.
Enfin, le 14 décembre, pour clôturer cette année riche en évènements, l’assemblée vote une grande loi municipale : chaque communauté forme désormais une commune, héritière de la paroisse, qui est la cellule administrative de base, dirigée par une municipalité élue dont le chef porte le nom de maire. Comme précédemment, les électeurs sont les citoyens dits actifs, ils doivent être âgés de 25 ans et payer une contribution correspondant au minimum à un salaire de trois journées de travail et ne pas être domestiques, les élus sont choisis parmi ceux qui payent un impôt équivalent à au moins dix journées de travail. Pour une commune de notre taille, les citoyens actifs élisent un maire et cinq membres qui forment le corps municipal, une assemblée de notables composée de 12 membres et un procureur de commune, le corps municipal et l’assemblée des notables constituent le conseil général de la commune. Les parents et alliés aux degrés de père et de fils, de beau-père et de gendre, de frère et de beau-frère, d’oncle et de neveu, ne peuvent être en même temps membres du même corps municipal.
Chaque corps municipal est divisé en bureau, chargé d’administrer les affaires de la commune et en conseil, les officiers municipaux choisissent un tiers de leurs membres pour former le bureau, le maire est président du bureau, les deux tiers restant forment le conseil municipal. Les membres du bureau sont choisis par le corps municipal, tous les ans, et peuvent être réélus pour une seconde année. Dans notre commune, le corps municipal est donc constitué d’un maire, d’un officier municipal et de quatre conseillers municipaux.
Le corps municipal doit se réunir une fois par mois pour délibérer. L’assemblée des notables n’est appelée que pour les sujets importants : acquisitions, impositions extraordinaires, emprunts, travaux. Chaque municipalité comprend en outre un procureur de commune élu, sans voix
délibérative, chargé des intérêts de la commune auprès des autorités administratives supérieures, ainsi qu’un secrétaire greffier nommé par le conseil général de la commune. Les officiers municipaux et les notables sont élus pour deux ans et renouvelés par moitié chaque année, les sortants sont désignés par tirage au sort. Le maire est élu pour deux ans, il ne peut pas accomplir plus de deux mandats successifs et doit attendre deux ans pour se représenter.
Les fonctions du corps municipal sont importantes, au niveau local, il gère les biens et revenus de la commune, est en charge des travaux publics et est garant de la tranquillité publique ; dans le cadre de l’administration générale, il répartit les impôts directs entre les citoyens et perçoit ces contributions qu’il reverse au district ou au département. Tout habitant peut contrôler les décisions municipales, des dénonciations, et pétitions peuvent être adressées au corps municipal, au district et au département.
Cette grande loi municipale était, comme on le voit, à elle seule une vraie révolution.
L’écharpe tricolore, insigne distinctif des fonctions municipales, a été créé à cette époque.
Le premier conseil général de la commune a été élu au début de l’année 1790. Un document daté du 25 février 1790 nous en donne quelques membres, qui ont signé : N. Boré Procureur de la commune, René Vincent (charpentier), Mathieu Lambert Mornet (tisserand) et Mathieu Guiet (maçon) membres du corps municipal, P. Guérif et x Michel (vraisemblablement Jacques Michel qui était maréchal) notables. Le premier maire de notre commune fut Jacques Belon (métayer au Plessis saillant).

Histoire locale

La municipalité de La Chapelle-Saint-Florent

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La Chapelle Saint Florent pendant la révolution
La municipalité
Au plan national, les évènements se bousculent, en mai ouverture des états généraux, en juin, le tiers état se proclame assemblée nationale, début juillet, cette même assemblée prend le nom d’assemblée nationale constituante, Paris entre en état d’émeute généralisé et c’est la prise de la bastille. Pendant la seconde quinzaine de juillet commence l’émigration des nobles affolés par la tournure que prennent les évènements et ce qui a été nommé « la grande peur », des rumeurs infondées font état de brigandages visant à détruire les récoltes, elles se propagent dans certaines provinces et plus près de nous, en région nantaise et rennaise. Ces rumeurs provoquent des troubles violents, des groupes de paysans allant dans certaines régions jusqu’à brûler les châteaux, symboles de la féodalité. Aucun trouble n’est rapporté dans notre commune. Ces désordres paysans marquent une étape importante, en effet, pour rétablir l’ordre, l’assemblée proclame le 4 août 1789, l’abolition des privilèges locaux et territoriaux et du système féodal, l’égalité devant l’impôt et la suppression des corvées et servitudes.
Le 10 août, l’assemblée émet un décret pour le rétablissement de la tranquillité publique, interdisant les rassemblements et donnant autorité aux municipalités pour requérir la force publique en vue de réprimer tout trouble, ce décret est lu par le curé devant tous les paroissiens assemblés. Le 2 novembre les biens du clergé catholique sont saisis et mis à disposition de la nation. Ils seront mis en vente fin 1790.
Enfin, le 14 décembre, pour clôturer cette année riche en évènements, l’assemblée vote une grande loi municipale : chaque communauté forme désormais une commune, héritière de la paroisse, qui est la cellule administrative de base, dirigée par une municipalité élue dont le chef porte le nom de maire. Comme précédemment, les électeurs sont les citoyens dits actifs, ils doivent être âgés de 25 ans et payer une contribution correspondant au minimum à un salaire de trois journées de travail et ne pas être domestiques, les élus sont choisis parmi ceux qui payent un impôt équivalent à au moins dix journées de travail. Pour une commune de notre taille, les citoyens actifs élisent un maire et cinq membres qui forment le corps municipal, une assemblée de
notables composée de 12 membres et un procureur de commune, le corps municipal et l’assemblée des notables constituent le conseil général de la commune. Les parents et alliés aux degrés de père et de fils, de beau-père et de gendre, de frère et de beau-frère, d’oncle et de neveu, ne peuvent être en même temps membres du même corps municipal.

Chaque corps municipal est divisé en bureau, chargé d’administrer les affaires de la commune et en conseil, les officiers municipaux choisissent un tiers de leurs membres pour former le bureau, le maire est président du bureau, les deux tiers restant forment le conseil municipal. Les membres du bureau sont choisis par le corps municipal, tous les ans, et peuvent être réélus pour une seconde année. Dans notre commune, le corps municipal est donc constitué d’un maire, d’un officier municipal et de quatre conseillers municipaux.
Le corps municipal doit se réunir une fois par mois pour délibérer.
L’assemblée des notables n’est appelée que pour les sujets importants : acquisitions, impositions extraordinaires, emprunts, travaux. Chaque municipalité comprend en outre un procureur de commune élu, sans voix délibérative, chargé des intérêts de la commune auprès des autorités administratives supérieures, ainsi qu’un secrétaire greffier nommé par le conseil général de la commune. Les officiers municipaux et les notables sont élus pour deux ans et renouvelés par moitié chaque année, les sortants sont désignés par tirage au sort. Le maire est élu pour deux
ans, il ne peut pas accomplir plus de deux mandats successifs et doit attendre deux ans pour se représenter.
Les fonctions du corps municipal sont importantes, au niveau local, il gère les biens et revenus de la commune, est en charge des travaux publics et est garant de la tranquillité publique ; dans le cadre de l’administration générale, il répartit les impôts directs entre les citoyens et perçoit ces contributions qu’il reverse au district ou au département. Tout habitant peut contrôler les décisions municipales, des dénonciations, et pétitions peuvent être adressées au corps municipal, au district et au département. Cette grande loi municipale était, comme on le voit, à elle seule une vraie révolution. L’écharpe tricolore, insigne distinctif des fonctions municipales, a été créé à cette époque. Le premier conseil général de la commune a été élu au début de l’année 1790. Un document daté du 25 février 1790 nous en donne quelques membres, qui ont signé : N. Boré Procureur de la commune, René Vincent (charpentier), Mathieu Lambert Mornet (tisserand) et Mathieu Guiet (maçon) membres du corps municipal, P. Guérif et x Michel (vraisemblablement Jacques Michel qui était maréchal) notables. Le premier maire de notre commune fut Jacques Belon (métayer au Plessis saillant).
Découpage territorial de notre région
L’année 1790 commence par la mise en place du découpage territorial de la France, elle est organisée en départements, découpés en districts, eux-mêmes organisés en cantons. Notre commune est rattachée au district de Saint Florent qui s’appelle désormais Montglonne, elle fait partie du premier canton. On peut imaginer l’intense « lobbying » qui a du être déployé à l’époque pour la création des districts ; St Florent fut également en concurrence avec Beaupreau pour l’établissement du siège du tribunal du district, une pétition a d’ailleurs été signée par 28 des 39 paroisses composant le district, dont la notre, mais en vain, c’est Beaupreau qui a été choisi.
Le district de Montglonne couvre 6 cantons : Champtoceaux, Beaupreau, Montrevault, Ste Christine, la Pommeraye et St Florent. Il est représenté par un conseil de douze membres élus, parmi lesquels quatre forment le directoire du district. Les cantons n’ont pas à ce stade d’administration propre.
Découpage territorial des communes et suppression de certaines paroisses
Le découpage territorial s’étend aux communes, les administrateurs du district sont chargés d’établir un projet de rationalisation des paroisses et des communes. La surface de notre commune est alors considérablement étendue, englobant une grosse part du Marillais ainsi qu’une partie de la Boissière. La situation du Marillais est en effet très particulière, la paroisse est située à Notre Dame, proche de St Florent, alors que la population est plutôt concentrée au village de la Gourbillonnière, très éloigné (actuel St Jean du Marillais). Les habitants du Marillais protestent et demandent au contraire à ce que la partie comprise entre la boire du Seil et la Loire, dépendant d’Anetz, l’île Poulas et l’île aux bergères, territoire de Varades, leur soient rattachées ; leur appel ne sera pas entendu et pendant quelques années (en juillet 1796 la municipalité regroupe habitants de la Chapelle et du Marillais) le nouveau découpage sera effectif pour être ensuite abandonné, sans doute pour ne pas ajouter aux troubles. Les parties dépendantes d’Anetz et de Varades ne seront réunies au Marillais qu’en 1865.
Procès-verbal de la fixation des limites respectives des communautés du district de St Florent, faits en exécution de la loi du 19 octobre 1791, de l’arrêté du conseil général du département de Mayenne et Loire du 22 novembre suivant et de l’arrêté du directoire de ce district du 6 février dernier.
Canton de St Florent : la Chapelle St Florent
Cette paroisse, bornée au nord par la Loire, à l’est par St Florent, au sud par St Pierre, à l’ouest par le Filet (le Fuilet) et Bouzillé, a sa limite fixée ainsi qu’il suit : En partant de la boire Giron et laissant la maison du même nom sur la droite pour Bouzillé et ce qui est à gauche pour la Chapelle St Florent, on poursuit et on laisse la fresnaye du même côté à la dite paroisse de la Chapelle et la maison nommée le Cabaut sur la droite, pour Bouzillé, côtoyer la dite boire jusqu’au ruisseau qui passe entre la Bourgonnière et la Bolinière, on suivra le cours du dit ruisseau en remontant vers la
source jusqu’à l’étang du moulin de la Haye d’Alotte, laissant la maison du moulin sur la droite pour Bouzillé, remonter le ruisseau qui descend de la fontaine de la Fromentinière et qui vient se réunir à l’étang de la Haye d’Alotte, laissant la Glaivetière sur la gauche pour la Chapelle St Florent, suivre toujours le même ruisseau jusqu’à la dite fontaine de la Fromentinière où il prend sa source, laissant la Saunerie à gauche pour la Chapelle St Florent et tout ce qui se trouve à droite pour Bouzillé.
La fontaine de la Fromentinière se trouvant dans le milieu du chemin, on suivra ce chemin jusqu’à la tête du Bois Noir où il conduit, laissant le Bois Noir et suivant toujours le chemin qui côtoie le dit Bois Noir, le suivre jusqu’à un carrefour dans le milieu duquel se trouve la croix de la Touche, en cet endroit, il faut prendre le chemin à gauche, lequel conduit de la Chapelle St Florent à la Boissière et le suivre jusqu’au ruisseau du Mazureau qui prend sa source dans le champ voisin et traverser le dit chemin, suivre ce ruisseau jusqu’à son embouchure dans la rivière d’Evre, laissant toujours ce qui se trouve sur la gauche pour la Chapelle St Florent ; de l’embouchure du dit ruisseau, suivre le cours de la rivière d’Evre jusqu’à son embouchure dans la Loire, parvenu à l’embouchure de Loire auprès du bourg du Marillais, on laisse ce bourg sur la droite au-delà de la rivière pour la paroisse de St Florent à laquelle il est réuni et côtoyant ensuite vers occident la boire du Havre, on parvient à la boire Giron, premier point de démarration d’où on est parti.
Il est à observer qu’entre la dite boire du Havre et la Loire, il se trouve les îles nommées aux Bergères, les Guesses et les îles Poulas qui dépendent des paroisses de Varades et d’Anetz, district d’Ancenis, et que les îles de la Baclaire et de la Bourgonnière qui sont entre la dite boire et les îles ci-dessus sont de la paroisse de la Chapelle St Florent comme étant ci devant de la paroisse du Marillais.
Les limites de la commune de la Chapelle St Florent sont fixées ainsi qu’elles viennent d’être décrites par procès verbal en date du 18 février 1792.
Signé Bodin, commissaire du district.

Histoire locale

Biens nationaux

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La Chapelle Saint Florent pendant la révolution
Les biens nationaux
A la fin de 1789, le décret de confiscation des biens considérables (au moins dans notre région) de l’église est publié, il est suivi début 1790 par la suppression des ordres monastiques, sans soulever chez nous de protestation particulière. Les biens nationaux dans les Mauges, sont principalement les biens des couvents, abbayes et bénéfices des chapelles. La grande majorité des soumissions aux biens nationaux dans notre région, est faite par des bourgeois (voir ci-dessous), des membres du clergé séculier (curés et abbés) et des nobles, plus rarement par des artisans et paysans. Le but est de résoudre la crise financière et rembourser les emprunts contractés par l’état. Dans une seconde étape, mi 1792, cette mesure fut étendue aux biens des nobles émigrés et aux suspects.
Les soumissionnaires s’engageaient à payer un acompte (20% pour les maisons, 12% dans le cas de terres et bâtiments d’exploitation) et le solde réparti également sur 12 annuités.
Outre Bonchamps, quelques rares habitants de la Chapelle sont soumissionnaires.
Quelques soumissions de particuliers, en majorité des notables, faites au Montglonne :
Claude Guérif, maître chirurgien, St Florent
Jean Houdet, maître chirurgien, St Florent
Pierre Abeline, vicaire et procureur de la commune de Liré.
Gautreau, notaire au Mesnil
Pierre Barré, huissier royal à Montsoreau pour un bien à Montrevault
Martin, juré priseur à Montrevault
Jacques François Martin, avocat au parlement, Montrevault
Jacques Augustin Sourice, curé de Notre Dame du petit Montrevault pour un domaine à Chaudron
JJ Gendron, vicaire et procureur de la commune de la Pommeraye
Louis François Delaunay, St Florent
Baudin, chirurgien à Drain
François Letourneau, St Florent
Michel Lefebvre, St Florent
Julien Duval, juge de paix du canton, St Florent
Valérien Dessain, curé de Chateaupanne
Jean François de Villoutrays, Chaudron : soumissionne pour la même métairie de Botz, que Bonchamps, la Brégeonnière.
Charles de Bonchamps, la Chapelle : soumissionne pour la Brégeonnière de Botz, la closerie St André à la Chapelle et 12 quartiers de prés (environ 4ha) dans les îles d’Evre du Marillais.
Pierre Badreau, maçon, la Chapelle : soumissionne pour une maison, 18 boisselées de terre à la Chapelle et 14 de blé à la Grohonnière à St Florent.
Pierre Chataigner, métayer à la Baronnière : soumissionne comme Bonchamps pour la closerie St André et 2 quartiers de prés dans les îles d’Evre du Marillais, le tout pour 1800 Livres.

Histoire locale

Constitution civile du clergé

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La Chapelle Saint Florent pendant la révolution
La constitution civile du clergé
Elle est la principale décision du pouvoir révolutionnaire qui a conduit au déclenchement de l’insurrection.
La suppression de la dîme et la confiscation des biens de l’église amputent gravement les ressources des curés qui doivent donc être pris en charge par l’état, l’ensemble du clergé devient ainsi un corps de fonctionnaires rémunéré par l’état. Le traitement du curé ne peut être inférieur à 1200 Livres, non compris le logement et jardins en dépendant. Tous les bénéfices ecclésiastiques sont supprimés.
A la Chapelle, le curé Courgeon cumule plusieurs revenus, sa cure de la Chapelle est à portion congrue, il est en outre Official (juge ecclésiastique délégué par l'évêque pour exercer en son nom la juridiction contentieuse. L'Official ne punissait que par les peines canoniques) ; par ailleurs, il jouit de plusieurs bénéfices comme chapelain de St Eloi au Marillais, de Ste Catherine à St Laurent du Mottay et de St Michel au Marillais.
En 1787, il dépose une requête auprès de l’intendant de la généralité de Tours pour qu’on oblige les paroissiens à reconstruire le presbytère qui est dans un état lamentable et dans l’attente, à lui payer chaque année la somme de 100 livres pour le dédommager du logement qu’il loue.
La loi fixe une portion congrue de 1500 Livres, proportionnée à la taille de notre commune (1051 habitants en 1790). Pour ceux qui possédaient des bénéfices, la rémunération était fixée à une portion congrue de 1200 livres augmentée de la moitié des bénéfices dont ils jouissaient précédemment.
Le 5 novembre 1790, le curé Courgeon adresse une lettre à l’administration au sujet de ses émoluments :
« Je suis titulaire de trois bénéfices simples et de la cure. Comme il est dit au titre III du traitement des ministres de la religion, article 5, que les curés dont la paroisse offrira une population moindre de 2000 âmes et plus de 1000, auront 1500 livres et que je suis dans ce cas, je demande si mon traitement, comme bénéficier, me fera éprouver une réduction et quelle réduction sur celui de curé ? Votre réponse à cette difficulté me déterminera à garder ou à me démettre de ma cure ; car voici comment je raisonne : par le décret du 24 juillet sur le traitement du clergé, article 4, il est dit : les curés actuels auront le traitement fixé par le décret général sur la nouvelle organisation du clergé, et, s’ils ne veulent pas s’en contenter, ils auront ;1e 1200 livres et 2e la moitié de l’excédant de tous leurs revenus ecclésiastiques actuels, pourvu que le tout ne s’élève pas au-delà de 6000 livres.
Donc mes bénéfices ne valant que 1000 livres, je n’aurai pour tout traitement que 1700 livres, par conséquent que 700 livres de plus en restant curé, et vous m’avouerez que cette modique somme n’est pas à mettre en comparaison avec les faux frais qu’exige la tenue d’une maison curiale, les soins et la sollicitude d’un pasteur. Cependant, dans le cas d’un grand nombre de semblables démissions, il est visible que l’administration y perdrait beaucoup, puisqu’il faudrait payer le traitement en entier au nouvel élu, ce qui me fait croire que l’assemblée nationale n’a pas prévu cette difficulté »
Son raisonnement n’est pas exact, puisqu’il oublie de préciser que la portion congrue en vigueur précédemment n’était que de 700 livres, ses bénéfices étant fixés à 1073 livres, il jouissait d’un revenu de 1773 livres ; en prenant en compte la nouvelle dotation de 1200 livres et en ajoutant la moitié de ses anciens bénéfices, soit 547 livres, on obtient un revenu de 1747 livres qui était pratiquement équivalent à ce qu’il recevait précédemment (chiffres du district du 9 mars 1791). De plus, il omet également de prendre en compte que s’il ne restait pas curé, il ne percevrait plus les 1073 livres de bénéfices puisqu’ils étaient tous supprimés.
Un des points majeurs et controversés de la nouvelle constitution est le mode de nomination des curés, qui seront désormais élus par des laïcs dans des assemblées du district. A ce stade, cette réorganisation ne porte cependant pas atteinte aux fondements de la religion, l’aspect spirituel reste du domaine exclusif des autorités religieuses. Les choses ne se gâteront sérieusement que fin 1790 lorsqu’on exigera des religieux la prestation du serment, consécutif au rejet en bloc de la constitution civile du clergé par le Pape qui la déclarera quelques mois plus tard comme étant schismatique et demandera aux religieux de ne pas prêter le serment et à ceux qui l’ont fait de se rétracter.
Les prestations de serment sont prévues se dérouler dans notre région courant janvier
1791 : « Par décret de l'Assemblée nationale, et conformément à la constitution civile du clergé en date du 24 août 1790, tous les ecclésiastiques prêteront le serment exigé un jour de dimanche après la messe, en présence du conseil général de la commune et des fidèles. Ceux qui ne le prêteront pas seront réputés avoir renoncé à leur office et il sera pourvu à leur remplacement. »
Le serment était énoncé de la manière suivante : « Je jure de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse qui m'est confiée, d'être fidèle à la nation, à la loi et au Roi, et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée par le Roi. »
A la Chapelle, le curé Courgeon notifie son refus à la municipalité le 27 janvier 1791 (le dernier acte de son registre paroissial est du 15 janvier) : « Messieurs, depuis que j’ai l’honneur d’être votre curé je n’ai jamais discontinué de vous prêcher le respect pour le législateur et l’obéissance à la loi. Quelque rigoureuse qu’elle soit aujourd’hui pour moi, je m’y soumets, je sais ce que je dois, ce que nous devons tous à César : l’obéissance et la soumission. Ni vous ni moi n’y avons jamais manqué et vous affligeriez infiniment mon cœur si vous y apportiez la moindre résistance, la moindre opposition ; mais je sais aussi ce que je dois à Dieu et à sa religion sainte et je vous déclare que j’y serai fidèle jusqu’au dernier soupir ; ne pouvant donc accomplir le premier point de la loi qui exige de moi un serment qui répugne à ma conscience, je me soumets au second avec toute la résignation que me commande ma religion.
Je demande que ma déclaration soit enregistrée et qu’une copie en soit envoyée au district.
Actuellement, si vous voulez que je continue mes fonctions jusqu’à ce qu’on m’ait donné un successeur, vous en ferez un arrêté que vous enverrez également au district afin que ma soumission à la loi soit notoire et que je n’encoure pas la peine terrible, d’être déclaré perturbateur du repos et de la tranquillité publique, lorsque je suis déterminé à tout sacrifier pour maintenir l’un et l’autre.
A la Chapelle St Florent le 27 janvier 1791.
Signé : S. Courgeon, prêtre
J’adhère à la déclaration de Mr Courgeon, curé de la Chapelle St Florent Signé : Guichet, prêtre vicaire de la dite paroisse. » La municipalité joint au procès verbal une déclaration adressée au district : « Nous, officiers municipaux de la communauté de la Chapelle St Florent le Vieil, à la réquisition du procureur de la commune, au nom et en présence des citoyens de notre communauté, après avoir reçu, lu et enregistré la déclaration signée de Monsieur Courgeon, curé de la dite paroisse, et en bas d’icelle l’adhésion de Mr Guichet son vicaire, laquelle déclaration portant que les dits sieurs curé et vicaire ne peuvent sans répugner à leur conscience se soumettre au serment sur la constitution civile du clergé, et d’après laquelle déclaration, ils se trouveront dès dimanche prochain, déchus de leurs fonctions sacerdotales. Nous officiers municipaux, an nom des habitants de la communauté de la dite paroisse, avons arrêté que Messieurs les administrateurs du district de St Florent, seront priés d’autoriser provisoirement Messieurs Courgeon, curé et Guichet, son vicaire, de continuer leurs fonctions sacerdotales. Les habitants de la dite communauté voyant avec une inquiétude scrupuleuse, qu’ils se trouveraient dès dimanche prochain, sans ministre des autels et qu’il importe essentiellement à leur repos de ne pas cesser d’avoir au milieu d’eux leurs vrais consolateurs dans leurs peines et les instruments précieux de leur salut. En conséquence, nous officiers municipaux, réclamons de Messieurs les administrateurs, pour les habitants de notre communauté, une consolation qu’ils attendent de leur justice.
Fait en notre chambre communale, le 27 janvier 1791
Signé : J. Belon, maire, N. Boré, procureur de la commune, J. Chéné, municipal, René Thibault et R. Barat, greffier.
De là, s’établit la rupture entre clergé constitutionnel, les curés seront dénommés « intrus » et les prêtres insermentés dénommés « réfractaires ». Suite à l’arrêté du 1er février 1792 enjoignant les insermentés à se rendre à résidence à Angers, le curé Courgeon y obéit, il est sur la liste de ceux qui obtempérèrent, mais pas son vicaire. Il a par la suite réussi à s’échapper puisqu’il est mentionné présent à St Florent en mars 1793, dans les témoignages de plusieurs habitants réfugiés à Angers. La tradition dit qu’il s’est caché à la Chapelle dans les fermes, mais, curieusement, il n’a laissé aucun registre des actes qu’il aurait pu faire. Il suit l’armée Vendéenne outre Loire et suite au désastre subi au Mans en décembre 1793, il reste dans la région de Coulans
su Gée où il exerce le culte dans plusieurs communes. Il est de retour à la Chapelle début juin 1795 où il exerce jusqu’à fin 1797 suite au coup d’état du Directoire. Il se cache alors au Mesnil où il possédait une ferme. Il reprend son ministère à la Chapelle début 1800 où il restera jusqu’en 1832. Il se retire alors au Mesnil où il décède en 1840.
En 1825 il assistait à l’inauguration du monument de Bonchamps et son portrait fut à cette occasion dessiné par David d’Angers.
Monsieur l’abbé Courgeon, curé de la Chapelle St Florent, âgé de 71 ans, il administra le général Bonchamps à ses derniers moments, au village de la Meilleraie en Bretagne, le 18 octobre 1793.
Un tableau, toujours exposé dans le bas de l’église de la Chapelle, fut peint par Etienne Audfray peintre de St Christophe du bois, à partir du dessin de David d’Angers à la fin du 19ème siècle.
Le curé constitutionnel de la Chapelle : René Martinet Né le 18 février 1765 à Azé en Mayenne
Son parrain était prêtre, René Paigis, titulaire de la chapelle Ste Catherine d’ingrandes à Azé.
Il est probablement entré à l’école ecclésiastique d’Azé établie dans le prieuré ND du Généteil qui dépendait de l’abbaye St Nicolas d’Angers. Nous n’avons pas trouvé de document relatant sa prise de fonction qui a du avoir lieu vers novembre 1791 ; comment s’est elle passée ? Dans la majorité des communes des Mauges, l’installation s’est très mal déroulée, certains curés renonceront d’ailleurs à leur poste par crainte pour leur vie ou par impossibilité d’exercer leur ministère. On peut toutefois penser que malgré un contexte difficile, il était certainement tenu à l’écart et son
églisé devait être peu fréquentée, il n’y eut pas chez nous, avant mars 1793, de troubles majeurs, aucun n’a en tout cas été mentionné par le curé Martinet qui est par ailleurs un des rares curés constitutionnels a ne pas avoir abdiqué dans le district de Montglonne. Malgré tout, en signe de protestation, la majeure partie de la municipalité démissionne à l’époque de sa nomination.
Le cahier où sont enregistrés les baptêmes, décès et mariages commence le 28 février 1792 (le premier feuillet manque) et se termine le 24 septembre de la même année ; à partir de cette date, c’est la municipalité qui prend en charge l’état civil, le cahier de la Chapelle est visé à la date du 23 octobre 1792 par J. Sourice, maire.
Le curé Martinet aura célébré 8 sépultures et 18 baptêmes, dont 14 le même jour qui sont des baptêmes de « rattrapage » (enfants nés entre février et août 1793) et un pour « officialiser » un baptême fait par le curé de Botz, réfractaire, mais aucun mariage. A l’époque, les consignes données par le pape et certainement transmises aux paroissiens étaient : pour les baptêmes, le cas d’absolue nécessité, à défaut de tout autre prêtre muni de pouvoirs légitimes pour conférer ce sacrement on pouvait recourir à l’intrus ; les mariages ne pouvaient pas être reconnus si célébrés par l’intrus ; pour les sépultures, les inhumations clandestines étaient interdites par le pape, on pouvait utiliser l’intrus à condition de ne point accompagner le convoi. On recommandait aussi de procéder aux sacrements de manière clandestine et de demander ensuite à l’intrus d’enregistrer l’acte pour ne pas perdre le bénéfice de l’enregistrement au civil (c’était avant l’instauration de
l’état civil). Ce qui est confirmé dans les actes du curé Martinet, le baptême d’un enfant de la Chapelle a été fait par le curé de Botz Courtjarret et les parents ont fait enregistrer ce baptême le surlendemain par Martinet. Dès le début de l’insurrection, René Martinet est réfugié à Angers, puis en juillet à Tours où il renonce à l’état ecclésiastique et rentre au 1er bataillon de volontaires du Maine et Loire
En 1795 il est à l’armée de Moselle
en février 1795 à Stainzel sous Luxembourg
Division de Debrun
1er bataillon de Maine et Loire et péres de famille
Sous-lieutenant faisant fonction de quartier maître (secrétaire du conseil de brigade)
7 mai 1795 armée Rhin et Moselle au camp de Jockgrim (près de Karlsruhe en Allemagne)
Brigade de Huet
Division Courlot
Sous-lieutenant au 1er bataillon bis de Maine et Loire
15 juin 1795 armée Rhin et Moselle à Oppenheim (près de Darmstadt en Allemagne)
Division Desbureaux
Brigade Sisée
Sous-lieutenant au 1er bataillon bis de Maine et Loire
Le 6 nivôse an VI (26 décembre 1797) il se marie à Angers
René Martinet, né le 18 février 1765 à Azé, canton de Château-gontier en Mayenne. Au jour de son mariage, il a 32 ans et se déclare Lieutenant à la 6ème demi brigade d’infanterie de ligne et demeure dans le faubourg St Jacques à Angers. Il épouse Marie Sourice, demeurant rue St Julien, née le 19 octobre 1748 (l’acte porte l’année 1758) à Notre Dame de Chemillé. Fille de Jacques Sourice et de Perrine Chevreul. Elle a donc 49 ans. Son père était maître chirurgien.

Histoire locale

Montée des troubles et début de la guerre de Vendée

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LA MONTEE DES TROUBLES ET LE DEBUT DE LA PREMIERE GUERRE DE VENDEE

Le mécontentement engendré par la constitution civile du clergé ne s’est pas relâché, en cette année 1791, les Mauges sont en ébullition religieuse, une ferveur étrange monte et se manifeste par des rassemblements et processions nocturnes, d’abord à Bellefontaine, puis bientôt à St Laurent de la Plaine en la chapelle Notre Dame. Le district décide alors de démanteler la chapelle, sans pour autant faire cesser les rassemblements. On dit, que maintenant, près de la chapelle détruite, on peut voir dans un chêne la Vierge apparaître, et les gens affluent. Les rassemblements nocturnes atteignent un point tel, qu’en novembre, le département interdit toute procession, mais sans effet notable.
Les paroissiens de la Chapelle y ont-ils participé ? Il n’y a, en tout cas, aucune mention de la Chapelle où du nom d’un paroissien dans les nombreux articles et courriers consacrés à ce sujet.
En parallèle à ces rassemblements, profitant de l’agitation, de nombreux étrangers à la région font leur apparition et se livrent au brigandage. La municipalité de la Chapelle écrit en septembre au département pour réclamer des armes, le procureur syndic du département répond : « quant aux fusils que vous faîtes demander, le département n’en ayant aucun à sa disposition ne peut vous les fournir. Il vous engage cependant à continuer l’exercice de vos fonctions avec le même zèle et le patriotisme que vous avez montré jusqu’à présent ».
Pendant ce temps, proche de chez nous, à Liré, le maire décrit les exactions commises par des brigands : Liré le 3 décembre 1791
Les membres de la municipalité
Au directoire du district de St Florent
Nous ne discontinuons, Monsieur, d’être assiégés dans notre paroisse, par une troupe de brigands qui y jette la plus grande consternation, ne se contentant pas de voler, se porte à faire les plus grandes cruautés, dans une métairie (celle de René Poilane à l’Eraudière) nous avons d’attaquée, ils se sont portés à mettre dans le feu les pieds d’un homme et une femme pour leur faire avouer où était leur argent, un autre a eu un sort plus malheureux, ayant même un homme mort qui a été brûlé les jambes et les cuisses et roué de plusieurs coups, notamment un à la tête qui était fendue de 4 pouces de long sur un pouce et demie de large ; voilà les forfaits de ces malheureux brigands qui se portaient il y a 8 jours à fondre sur notre bourg de nuit, heureusement qu’ils y ont échoué. Comme ces gueux se trouvent armés, nous aurions, Monsieur, à vous faire la demande de nous faire passer des fusils pour en munir notre garde qui ne se trouve avoir que des brocs et nous espérons que vous voudrez bien avoir égard au triste récit que nous faisons de l’humanité souffrante qui se trouve avoir besoin d’armes pour sa défense.
Nous avons l’honneur d’être avec la plus sincère fraternité votre très humble et obéissant serviteur.
R. Esprit Richard, maire René Bossard, municipal Godefroy, greffier
La tension étant à son comble dans plusieurs villages des Mauges et du Choletais, il est alors décidé d’éloigner les prêtres réfractaires, accusés d’attiser la fermentation, de leur paroisse en leur enjoignant de se rendre à résidence à Angers. Le curé constitutionnel est en fonction à la Chapelle en cette année 1792.
Par ailleurs, une coalition européenne est aux frontières et en ce début 1793, le besoin de soldats se fait cruellement sentir. La milice avait été abolie en 1791, au grand réconfort des gens des campagnes et il était prévu que les troupes seraient désormais recrutées volontairement. Mais pour faire face, le gouvernement révolutionnaire décrète l’appel sous les drapeaux de 300 000
hommes. Chaque district recevra son contingent respectif à répartir entre les communes. Un registre sera ouvert pour les inscriptions volontaires et si le contingent fixé n’est pas atteint, les citoyens devront le compléter suivant un mode à déterminer. Dès la publication du décret, des troubles se développent à Cholet. A St Florent, le tirage est fixé au 12 mars, ce sera l’étincelle qui, ajoutée au mécontentement religieux, déclenchera les hostilités ; nous en connaissons tous la suite…
Les seuls témoignages de la Chapelle que nous possédons ne sont que de source républicaine, ce sont ceux fournis par quelques habitants patriotes de la Chapelle ainsi que celui du curé Martinet, réfugiés à Angers. Suit l’intégralité de leurs dépositions :
1-Aujourd’hui 30 avril 1793, l’an 2 de la république française, devant nous Julien René Duval, juge de paix du canton du Montglonne, délégué par le conseil général du département de Maine et Loire, par l’exécution de la loi du 19 mars dernier, résidant en ce moment dans la ville d’Angers vu que le canton du dit Montglonne est au pouvoir des brigands contre-révolutionnaires, a comparu le citoyen René Martinet, curé constitutionnel de la paroisse de la Chapelle duMontglonne, lequel a déclaré qu’il a parfaite connaissance qu’un nommé Pierre Audusseau domestique de René Barat domicilié aux hessards (oissards) sus dite paroisse de la Chapelle, étant au bourg du dit lieu assura que sous peu de jours il périrait un grand nombre de patriotes, et que par le laps de temps, qu’ils y
passeraient tous.
Qu’il a également connaissance que Pierre Coulommier, fils demeurant au bourg de la dite Chapelle, Jacques et André Michel, frères, marchands taillandiers, François Coiffard, tisserand, François Oger, tisserand dit Foerasseau, Pierre Lef…., Martin Garnier, ancien employé des gabelles, Louis Bretault, marchand de lin et Pierre Palussière, maréchal, tous du bourg de la dite Chapelle ont des premiers parcourus les paroisses circonvoisines afin de parvenir au rassemblement qui a eu lieu au Montglonne le 12 mars dernier et que le lieu de rendez-vous était fixé dans les maisons des nommés François Hilaire et Coulommier cabaretiers au dit bourg de la Chapelle, où la distribution des grades de la troupe s’est faite publiquement, et où ont été nommés pour capitaines, Jacques Barat fils au lieu de la Mamenotière, Joseph Sourice, sabotier, ancien maire, Pierre Badreau, ancien officier municipal, René Vincent, charpentier, ancien greffier et René Ripoche, charron, tous gens donnés et vendus à Bonchamps la Baronnière, que ce dernier payait et des journaliers, pour se trouver aux différentes assemblées qui ont eu lieu dans la dite paroisse, pour y porter le trouble et contrarier les patriotes dans leurs élections. Que Cussonneau de Poulas, capitaine d’une compagnie de brigands aux ordres de Bonchamps s’étant transporté avec un grand nombre d’individus à la maison curiale de la dite Chapelle à l’effet de s’emparer de lui déclarant, et ne l’ayant point trouvé, ils maltraitèrent sa domestique, lui Cussonneau, lui cassa un bâton sur la tête duquel coup elle demeura évanouie environ 3 heures et s’il n’en eut été
empêché, il était de la plus grande disposition de lui tirer un coup de pistolet dont il était muni.
De laquelle déclaration lui avons donné lecture, a dit qu’elle contenait vérité, y a persisté et a signé.
2- Aujourd’hui 27 mai 1793, l’an 2 de la république française, a comparu René Guéry, cardeur demeurant à la Chapelle du Montglonne, réfugié en la ville d’Angers pour éviter les mauvais traitements des rebelles à la loi, lequel a déclaré que René Vincent, charpentier au dit bourg avait, de maison en maison, accompagné de René Guérif, tailleur, Jacques Pionneau et plusieurs autres, à
dessein de les soulever ; que le nommé Jean Brayé, filassier, était allé trouver le dit René Guéry, cardeur, à la société où il était avec René Chataigner, laboureur, Jacques Chataigner, tisserand, et autres, qui leur a dit être citoyen et que différents particuliers cherchaient à soulever le peuple et même le faisaient tels que Pierre Coulommier, aubergiste, François Oger, tisserand, Pierre Palussière, maréchal, André Chapelle, maréchal, Pierre Audusseau, domestique chez René Barat aux Hoissards qui en arrivant de Bouzillé a dit en jurant qu’il y en aurait plus de vingt sur la place en peu. Et de suite s’est sauvé et en se sauvant a reconnu à l’attaque de St Florent, à la tête des brigands le nommé Chupin dit baromete, le cocher de la Mauvaisinière et Ragueneau de St Quentin. Et est tout ce qu’il a dit avoir vu et su et a déclaré ne savoir signer.
3- Aujourd’hui 28 mai 1793, l’an 2 de la république française, a comparu Mathieu Guiet, maçon habitant de la Chapelle St Florent, réfugié dans la ville d’Angers pour se préserver de la tyrannie des révoltés, lequel a déclaré que René Vincent, charpentier, Bertrand, garde de Mr Bonchamps, Réthoré de Poncier, Jacques et André Chapelle (Michel dit ..), François Guéry, chefs des brigands, furent chez lui pour le chercher et le mener au corps de garde où il fut de force, il vit brûler les
papiers de la commune et les écharpes et drapeaux ; le nommé Colommier du dit lieu a été plusieurs fois chez lui et lui a fait beaucoup de menaces, a même emmené un de ses enfants de force, âgé de 23 ans et faible de cerveau; a même ouï dire que les dits Chapelle avaient participé au vol du district ; le nommé Papin, domestique à la Clergerie qui a dit avoir pris au district 116 Louis et René Vincent son maître qui dit qu’il devait en prendre davantage ; le nommé Cesbron
de St Florent qui lui a ordonné d’aller occuper un poste, ce qu’il a refusé. Les nommés Douezi de la Bolinière du Marillais, Cussonneau, domestique de Dalaine des Brosses, Chauvat père de St Florent ont été plusieurs fois chez le déposant faire la fouille, comptant y trouver des armes et lui faisant bien des menaces ; un nommé Rousseau, domestique de Mme Bonchamps l’a couché en joue une
fois ; un nommé Piton de Botz, boucher, l’a aussi ajusté avec un fusil pour le tuer.
Et est tout ce qu’il a dit avoir vu et savoir et a signé.
4- Aujourd’hui 25 mai 1793, l’an 2 de la république française, a comparue Perrine Droit (Drouet), femme de François Lamandé demeurant à la Chapelle de St Florent et réfugiée en cette ville (Angers), laquelle a déclaré que le 15 mars de la dite année, allant de la Chapelle au Montglonne, elle fit rencontre dans la vigne de Guilloteau, du nommé Laurent Fleury, maréchal au Montglonne qui lui demanda si elle allait chercher des vivres pour son trutte (truie, cochon) et lui fit les menaces de lui passer trois balles dans le corps en la couchant en joue avec son fusil, qui ne tira pas, sur les représentations des autres brigands qui étaient avec lui. Rendu dans la cour du château, elle vit arriver en poste Bonchamps de la Baronnière qui fut à l’instant entouré de plusieurs brigands, dans le nombre, elle reconnut Cesbron dit d’Argogne (d’Argonne) qu’il lui demanda des nouvelles de la Pommeraye, il répondit qu’il n’y avait rien de nouveau, si ce n’était qu’ils avaient aperçu leurs ennemis, mais qu’ils étaient en petit nombre, ce qui ne l’empêcha pas de faire assembler les paroisses, qu’il ne trouva pas assez considérables en hommes. Pour lors, donna ordre de faire battre le tocsin pour augmenter le rassemblement. Pinot, chapelier, représenta qu’il n’était pas nécessaire de faire battre la cloche, qu’ils étaient assez forts. Le nommé Laurent Fleury voulait qu’il fût sonné, ce qui fut exécuté.
La déclarante, de retour à la Chapelle, y trouva Chauvat, marchand du Montglonne, qui y faisait battre le tocsin en pressant de se rassembler promptement pour aller à la Pommeraye, ce qu’il a réitéré à plusieurs fois. Dans les rassemblements, elle y a reconnu pour chefs, le nommé Vincent, charpentier de la Chapelle, Jacques Michel, maréchal, André Michel, aussi maréchal, François
Guérif, tailleur, Joseph Sourice, sabotier, Jacques Barat à la mamenotière, Jean Guérif de la guérinière. Déclare pareillement qu’elle vit arriver à la Chapelle, Michelin, Chicotteau et Cesbron d’Argonne, qui ne tardèrent point à être entourés de brigands avec le nommé Courgeon, ancien curé, qui se transportèrent à l’ancienne cure en disant qu’ils allaient consulter ensemble.
Une heure après, elle les a vus sortir prenant la route de Beaupreau. Le dit jour, ayant connaissance que les citoyens étaient entrés au Montglonne, elle part en conséquence pour s’y rendre, en revenant, elle fit rencontre d’un domestique de la Mauvaisinière qui lui demanda d’où elle venait, elle répondit du Montglonne, là-dessus, il lui fit plusieurs questions tendant à connaître le
nombre de la force armée ainsi que de leurs canons et généralement, tous les approvisionnements d’une armée. Pendant toute cette interrogation, il s’assemble une quinzaine de brigands qui l’emprisonnèrent chez elle en pillant toute sa maison, où un plus grand nombre se rassemblèrent le soir, la fille Binot vint lui faire la demande de ses cuillères pour faire des balles, qu’elle refusa de
donner. Ce qui est tout ce qu’elle a dit savoir et a signé les dits jour et an.

Histoire locale

Combattants vendéens de La Chapelle-Saint-Florent (II)

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Les combattants de la Chapelle St Florent pendant la guerre de Vendée

En avril 1795, Bonaparte ordonne l’établissement de listes des actes qui ont été perdus, ou n’ont pas pu être établis, pendant la guerre civile.
Malheureusement, chez nous, cela ne fut fait qu’en mars 1802, on imagine bien que ces listes sont donc loin d’être complètes et qu’elles sont de plus imparfaites, particulièrement pour les dates indiquées qui sont souvent fantaisistes.
Elles donnent malgré tout un éclairage intéressant sur la période 1793-1794 car les actes de décès sont assez bien renseignés.
Ces listes, complétées par l’abondante littérature consacrée aux guerres de Vendée et surtout par les demandes de secours faites par les anciens vendéens à la restauration, permettent de dresser une liste des habitants qui ont combattu du côté royaliste et d’en tirer quelques enseignements.
En1790, notre population s’établit à 1051 personnes réparties en 219 feux (219 familles)
Le nombre de combattants recensés s’établit à 101 personnes, sur ces soldats, 44 ont trouvé la mort dont 21 outre Loire pendant ce qui a été appelé la virée de galerne. Sur les 57 combattants ayant demandé une pension, 33 ont été blessés à des degrés divers (voir détail dans les
tableaux).
L’âge est aussi un critère intéressant, relativement peu de combattants âgés, d’ailleurs tous décédés en combattant. On peut aussi être surpris de l’âge des plus jeunes, 12 ans, mais à l’époque, à cet âge-là, on travaillait comme un adulte.
Sur nos 101 combattants, 23 avaient de 12 à 20 ans, 34 de 21 à 30 ans, 30 de 31 à 40 ans et 14 de plus de 40 ans.
Du côté des patriotes, il y a peu de renseignements, si ce n’est que 82 personnes se sont inscrites sur la liste pour la composition de la garde nationale, ce même nombre est par ailleurs mentionné par le curé constitutionnel de la Chapelle, René Martinet, dans un courrier adressé aux autorités du département : « les dits 82 citoyens (il parle de ceux inscrits sur la liste de la garde nationale) qui, la plupart, ont perdu dans nos malheureux cantons à cause de leur patriotisme, les moyens de
subsister, n’ayant plus d’ouvrage.(Nous reviendrons dans un autre document sur cette garde nationale). On en connait aussi quelques-uns pour avoir témoigné auprès du département, des évènements qui se sont produits en mars 1793 (début de l’insurrection).
Quelques explications sur les demandes de pension :
Dès la restauration, il a été décidé d’accorder aux combattants des secours :
• En 1817, une somme de 55000Frs est accordée à l’arrondissement de Beaupreau, sur cette somme, 400 Frs sont alloués à la Chapelle, la répartition est faite par une commission communale, suivant des critères inconnus, à 46 personnes, les sommes distribuées sont, suivant les individus, de 18Frs, 16 Frs, 10 Frs, 6 Frs, 4 Frs et 3 Frs. Le motif d’attribution est le même pour tous, « dans le besoin et bon royaliste ». Les signataires de la commission sont Julien Chapron, maire, René Ripoche et Jacques Guichet.
• Des pensions sont accordées successivement en 1815, 1818, 1824,1825 et 1828. Le montant en est variable, de 25Frs, 50 Frs, 100 Frs et plus exceptionnellement. Quelques cas particuliers d’invalidité importante reçoivent une somme supérieure.
Au début, le critère de sélection est lié à la blessure, les refus sont motivés par « blessure insuffisante », « la hernie ne peut être assimilée à une blessure suite au combat », cas qui semble fréquent, « non blessé », « ne parait pas infirme », pour les veuves, le remariage était aussi un critère de refus.
Par la suite, les conditions se sont assouplies et, tous, ont pu obtenir une petite pension. Certains ont même réussi à en cumuler plusieurs, en en demandant une seconde en 1825.
Ci-dessous, à titre d’exemple, la transcription de la demande de secours de François Guerif faite en 1825. Les demandes comportaient plusieurs documents : une lettre de demande, un acte de combattants confirmant les faits décrits, un certificat médical, un certificat du maire confirmant
l’absence de pension et un extrait d’état civil.
A Messieurs les membres composant la commission vendéenne à Beaupreau
Messieurs,
Guerif François, maire de la Chapelle St Florent, lieutenant vendéen, à l’honneur de vous exposer que dès le commencement de la guerre de la Vendée, j’ai pris les armes pour la défense du trône et de l’autel, en 1793, malgré mon jeune âge (13 ans), j’ai assisté sous les ordres du général de
Bonchamps, je ne l’ai jamais quitté qu’a la mort, à la fin de 1793, au mois d’octobre, j’ai passé avec l’armée en Bretagne, où j’ai toujours combattu avec honneur et gloire. A l’affaire du Mans, j’ai reçu une balle à la jambe droite qui aujourd’hui me gêne beaucoup. En 1794, j’ai repris les armes
sous les ordres du général Stofflet et à chaque reprise d’armes, j’ai toujours été prêt à partir pour la défense du trône et de l’autel. En 1816, j’ai été nommé lieutenant par le général d’Autichamps où je n’ai jamais quitté ma compagnie, que quand sa majesté a été remontée sur le trône.
C’est pourquoi je recours à vous Messieurs pour pouvoir me faire avoir une pension.
Je suis avec profond respect votre très humble et très obéissant serviteur François Guerif
Ajout en fin de lettre : Mon père a été pris les armes à la main par les républicains qui l’ont fait
noyer à Nantes et nous avons resté six orphelins, tous en bas âge.
Suit un courrier adressé au sous-préfet de Beaupreau pour le remercier de l’aide qu’il lui a apportée pour la rédaction de sa lettre.
Certificat médical : je soussigné Antoine Louis Claude Guerif, docteur médecin, certifie que Guerif François, porte au-dessus de la malléole externe de la jambe droite, la cicatrice d’une blessure qu’il reçut en combattant dans l’armée royale, en 1793, à l’affaire du Mans, cette blessure le gêne beaucoup.
Certificat faits d’armes : nous anciens officiers supérieurs de l’armée royale vendéenne d’Anjou, chevalier de l’ordre royal et militaire de St louis, certifions que le Sieur Guerif François, tisserand natif de la Chapelle St Florent, y demeurant, âgé de 46 ans, a malgré son jeune âge, pris les
armes dès la première insurrection vendéenne de 1793, qu’il a fait la campagne d’outre Loire, que en 1794, il fit partie de la réorganisation de l’armée et qu’il n’a point cessé de se montrer dans la plupart des actions qui ont eu lieu. En 1815, fut nommé Lieutenant par le général d’Autichamps, a toujours combattu avec courage et dévouement pour la cause des Bourbons ; qu’enfin, il a droit à la magnificence su Roi, dont la bonté inépuisable vient de nouveau de se manifester par son ordonnance de 1824.
Lhuillier – Colonel Tristan Martin – adjudant général
Certificat des pertes subies pendant la guerre (ne donnait pas lieu à indemnisation, mais pouvait inciter à donner une plus grosse pension) Nous, adjoint et habitants de la commune certifions qu’en 1793, Guerif François a fourni pour l’armée du général Bonchamps pour 600 Frs d’habillement que son père a fait et fourni aux soldats vendéens, 12 barriques de vin fourni au général Stofflet pour l’armée royale, dont le capitaine Cussonneau en avait fourni un bon qui n’a jamais été payé et dans ce moment qui est perdu, estimé 600 Frs ; perdu par l’armée républicaine toute la boutique d’étoffe estimée 2500 Frs ; plus deux maisons incendiées et le mobilier, estimées 4500 Frs ; total 8200 Frs
Signé : Ripoche, adjoint ; Renou ; Chapron ; Bernier ; Coiffard

Histoire locale

Les réfugiés de La Chapelle-Saint-Florent

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Transcription textuelle

LES RÉFUGIÉS DE LA CHAPELLE PENDANT LES GUERRES DE VENDÉE
On trouve trace du passage des réfugiés des Mauges dans beaucoup de documents : l’état civil qui recensait les naissances et les décès car la vie continuait pour ces réfugiés exténués par le voyage, pour beaucoup malades, victimes d’épidémies, et principalement les registres de versement des indemnités de secours à chaque famille de réfugiés (à Saumur, les réfugiés de tous sexes de plus de 12 ans recevaient pour chaque journée 30 sols, les femmes enceintes 50 sols, et chaque enfant de moins de 12 ans recevait 15 sols). A Angers, plusieurs femmes et enfants ont été emprisonnés au retour d’outre Loire (voir décès 3ème arrondissement). On peut aussi supposer que plusieurs personnes ayant été outre Loire sont restées dans la région après la déroute du Mans. Il est toutefois difficile d’évaluer le nombre des habitants qui sont suivi la virée de galerne, mais on peut penser que la Chapelle ne se trouvant pas sur l’axe Beaupreau/St Florent, donc dans le flux des combattants, les habitants qui ne se battaient pas sont restés dans la commune qu’ils n’ont quittée qu’à l’arrivée des colonnes infernales. Certains travaillaient dans leur nouvelle résidence où plusieurs familles sont restées et y ont fait souche.
La grande majorité est rentrée à la Chapelle, vers 1796.
On retrouve des réfugiés à Angers, Saumur et ses environs, la Flèche, le Mans et plusieurs communes de la Sarthe, Chartres, plusieurs commune du Loir et Cher et du Cher, Montargis et
Orléans dans le Loiret et dans l’Indre et Loire, Tours, Langeais, Château Renault. Comme dans les autres communes, la population était divisée, d’un côté les patriotes, de l’autre les vendéens et au milieu sans doute une frange de la population indécise ou ne voulant pas prendre parti. La première vague de réfugiés fut celle des patriotes qui partirent dès le début des troubles en mars 1793, par crainte de représailles, ils se réfugièrent dans les îles de la Loire et à Angers. Déjà en août 1792, le curé constitutionnel René Martinet, dans un courrier adressé au procureur général syndic du Maine et Loire à propos d’une contestation des inscrits pour le service de la garde nationale, mentionne qu’il y a 82 bons patriotes inscrits, « bons citoyens qui, la plupart, ont perdu dans nos malheureux cantons, à cause de leur patriotisme, les moyens de subsister, n’ayant plus d’ouvrage ». Ils étaient de retour fin 1793 et sont partis à nouveau en mars 1794 (voir ci-dessous).
La seconde vague, plus consistante, patriotes et vendéens mêlés cette fois, hommes, femmes et enfants, suivit l’arrivée des « colonnes infernales » qui dévastèrent la région en mars 1794 et provoquèrent de nouveaux soulèvements. Un décret obligeait les réfugiés à s’éloigner d’au moins 20 lieues (environ 80 kms) du théâtre des opérations de guerre. Une partie des habitants est restée à la Chapelle, principalement les combattants et partie de leur famille, dont certains furent massacrés. Les premiers retours des réfugiés furent sans aucun doute difficiles, un témoignage recueilli en mairie de Montjean mi-1795 en donne une idée : « Pierre Blon de Montjean, s’étant présenté pour voir s’il y avait moyen de rentrer dans sa métairie dont il est en partie propriétaire, ils lui ont répond qu’ils ne voulaient pas et qu’il leur était défendu de retirer aucun réfugié, qu’il était bien hardi d’être venu par là, qu’il n’y faisait pas trop bon pour lui et qu’à la Chapelle de Saint Florent, à mesure que les réfugiés rentraient , ils les fusillaient ». Toutefois, aucune mention précise n’en est faite dans l’état civil de la commune qui indique parfois « a été tué par les troupes républicaines » ou sans plus de détails « a été massacré »
Cette situation est confirmée par de nombreux courriers des administrateurs du district de St Florent au département, également milieu 1795 : « Vous croyez trop à la pacification de cette malheureuse contrée, nous avons les uns et les autres été cruellement détrompés : ceux de nous qui ont osé retourner dans leurs foyers ont été aussitôt horriblement assassinés ». Le commandant de la place de St Florent écrit début juin : « les réfugiés ne sont pas bien reçus, plusieurs ont été obligés de fuir pour éviter la mort, les autres n’osent rentrer chez eux ». A la même période, un état de la situation des communes du district de Monglonne précise : « Il semble qu’une horde de scélérats connus sous le nom de chasseurs de Stofflet et qui se joignent aux brigands du pays expulsent les réfugiés et s’emparent de leurs propriétés, les meubles et effets ont déjà été vendus, les terres sont louées ou partagées et les maisons occupées par les rebelles. Une partie de ces malheureuses victimes sont logées dans la communauté, les autres dans les îles de la Meilleraye, Batailleuse et autres environnant Montglonne, ils attendent que des mesures promptes de protéger leurs personnes et leurs propriétés ».
Un acte du bureau des conciliations établi à St Florent après la pacification confirme ces difficultés : « le 23 septembre 1798, Félix Dugats de Vallet (c’est le propriétaire) réclame à Louis Raimbault, cultivateur demeurant à l’ascension, 400 Frs pour exploitation de la closerie, 120 Frs pour avoir coupée sa châtaigneraie sans permission et qu’on lui fasse défense de récolter la vigne dépendante de la closerie de l’ascension et qu’il en cesse la jouissance le 1er novembre prochain. Le dit Raimbault a dit qu’il tenait à ferme des commissaires vendéens la closerie pour la somme de 130Frs par an et qu’en conséquence, il voulait la conserver pour la même somme jusqu’au 1er novembre 1799 ». La conciliation, impossible, l’affaire a donc été renvoyée devant le tribunal civil.
Suivent les fiches d’état civil relevées et la liste des réfugiés de la seconde vague, vous y trouverez des noms de famille qui vous sont familiers mais aussi d’autres qui ont disparus de notre commune. Ces relevés sont malheureusement loin d’être complets mais ils donnent une bonne idée de l’ampleur qu’a représenté cet exode, le nombre de personnes mentionné ici est supérieur à 250 pour une population de 1050 habitants en 1792. Ils montrent aussi le nombre important de personnes décédées pendant ces quelques années.
Il est possible que quelques habitants du Marillais soient dans les listes, puisqu’à l’époque, le Marillais, paroisse supprimée, était rattaché à la Chapelle St Florent. Chartres le 7 prairial an II – 26 mai 1794
Décès de Jeanne Breheret, 50 ans, femme de Pierre Guérif de la Chapelle St Florent – réfugiés
Déclaration de Jacques Bidon, serger, gendre, époux de Jeanne Guérif (Jacques Bidon était greffier de la municipalité de la Chapelle)
La Flèche le 24 germinal an II – 4 avril 1794
Décès de Jean Bourcier natif de la Chapelle St Florent district de Montglonne, 19 ans, fils de Pierre Bourcier, réfugié. Décédé à l’hospice.
Angers le 29 ventôse an II (19 mars 1794) – 2ème arrondissement
Naissance de Marie Ouvrard : Jacques Ouvrard, cultivateur à la Chapelle St Florent, réfugié passant en notre commune, assisté de Perrine Cadet, femme de Jean Ouvrard, aussi domiciliée de la Chapelle St Florent, réfugiée passant en notre commune, m’a déclaré qu’Anne Benoit son épouse est accouchée hier à 7 heures du matin à Chalonnes en l’auberge portant pour enseigne « la tête des noyers » , d’une fille prénommée Marie.
Décès de Marie Bidon le 23 germinal an III (12 avril 1795), 41 ans, fille de défunts René Bidon, cultivateur et de Anne David, épouse de Julien Bordreau (Bourdeau), réfugiée quai poissonnerie.
3ème arrondissement
Naissance de Pierre Grimault fils de Thomas Grimault né à la Chapelle St Florent et Clémence Pineau née à la Pommeraye. Déclaration de Renée Palussière sage-femme, en l’absence de Thomas Grimault, actuellement au service de la république et de Jeanne Michel, 32 ans, veuve Jean Seché. Réfugiés à la maison du Calvaire.
Naissance de Jeanne Seché le 15 germinal an II (4 avril 1794) fille de défunt Jean Seché et de Jeanne Michel native de la Chapelle St Florent. Déclaration de Renée Palussière sage-femme, épouse de Pierre Humeau, Louise Rethoré, 36 ans, épouse de Jean Coiffard et Marguerite Bidon femme de Pierre Claveau, demeurant ordinairement à la Chapelle St Florent, réfugiés aux Carmélites.
Naissance de Jacques Denis Palussière le 20 floreal an II (9 mai 1794) fils de défunt Jean Palussière et de Renée Grasset, né à la Providence.
Naissance de Eugénie Coiffard le 21 floreal an II (10 mai 1794) fille de Jean Coiffard et de Louise Réthoré, natifs et mariés à la Chapelle St Florent, réfugiés à la Providence.
Décès de Anne Germond le 14 germinal an II (3 avril 1794), 2 mois, fille de Jean Germond et de Marie Marquis. Déclaration de François Ouvrard, 73 ans, cultivateur et de Marie Ouvrard femme de François Testard, sabotier, réfugiés à la maison des Carmélites.
Décès de Jean Séché le 16 germinal an II (5 avril 1794), 21 mois, fils de Jean Séché et de Jeanne Michel. Déclaration de Renée Palussière femme de Pierre Humeau et de Renée Grasset veuve de Jean Palussière (combattant vendéen exécuté à Nantes), réfugiées à la maison des Carmélites.
Décès de Jeanne Dandé le 2 floreal an II (21 avril 1794), 72 ans, veuve de Jacques Douezy. Déclaration de Louise Réthoré femme de Jean Coiffard et de Jeanne Michel femme de Jean Séché, réfugiées à la maison des Carmélites.
Décès de Jean Bourget le 3 floreal an II (22 avril 1794), 5 ans, fils de Joseph Bourget, maçon et de Françoise Palussière, 37 ans. Déclaration de la mère et de Renée Grasset femme de Jean Palussière, réfugiées à la maison des Carmélites.
Décès de Renée Palussière le 8 floreal an II (27 avril 1794), 57 ans, femme de Pierre Humeau, tisserand. Déclaration de Renée Grasset, 32 ans veuve de Jean Palussière, maréchal et Louise Réthoré, 36 ans, femme de Jean Coiffard, réfugiées à la maison des Carmélites.
Décès de Magdeleine Palussière le 15 floreal an II (4 mai 1794), 22 mois, fille de Jean Palussière et de Renée Grasset. Déclaration de René Terrien, 55 ans, cultivateur et de Louise Réthoré, 36 ans, femme de Jean Coiffard, réfugiés à la Providence.
Décès de Françoise Macé le 18 prairial an II (6 juin 1794), 49 ans, fille de Mathurin Macé et de Julienne Michel, épouse de Jean Macé, à l’Hôtel Dieu.
Décès de Louis Bourget le 1er fructidor an II (18 août 1794), 1 mois, né à la Providence, fils de
Louis Bourget, meunier et de Françoise Poupard. Déclaration de Marie Pineau, 40 ans, femme de René Terrien et de Marie Bourget, 60 ans, femme de François Vincent réfugiées à la Providence.
Décès de Mathieu Réthoré le 1er nivose an III (21 décembre 1794), 10 ans, fils de défunt Joseph
Réthoré et de Françoise Mornet. Déclaration de Jacques Chataigner, 30 ans, tisserand et de Perrine Mornet son épouse, réfugiés à la Providence.
Décès de Jean Guéry le 3 nivose an III (23 décembre 1794), 61 ans, fils de Pierre Guéry et de Jeanne Petit, époux de Marie Gerfault. Déclaration René Audusseau, 38 ans, cultivateur et Jeanne Guéry, fille, 26 ans, réfugiés à la Providence.
Décès de Mathurine Billard le 3 pluviose an III (22 janvier 1795), 4 ans, fille de Maurice Billard et de Mathurine Raimbault. Déclaration de René Terrien, 55 ans, cultivateur et de Mathurine Raimbault, 35 ans, veuve de Maurice Billard, réfugiés faubourg St Jacques.
Le Mans : décès survenus chez les habitants du Mans hébergeant les réfugiés.
Décès de Jacquine Barillé, 68 ans, veuve de René Rousse le 8 germinal an II (28 mars 1794),
réfugiée section égalité. Déclaration de René Rousse, cultivateur à la Chapelle St Florent, 45 ans
Décès de Marie Humeau le 21 germinal an II (10 avril 1794) 15 mois fille de Pierre Humeau et de Marie Durand. Déclaration de René Durand, 33 ans, oncle, réfugié section la Montagne.
Décès de Pierre Hortion le 25 germinal an II (14 avril 1794) 70 ans, sabotier, beau père de Pierre Chesné. Déclaration de Pierre Chesné, 30 ans, sabotier et de Etienne Audouin, 35 ans, cultivateur, réfugiés section égalité.
Décès de Anne Réthoré le 26 germinal an II (15 avril 1794) 70 ans, femme Trottereau (Jean), réfugiée section égalité.
Décès de Jeanne Bourget le 1er floreal an II (20 avril 1794) 45 ans, épouse de Pierre Macé, fille de Jean Bourget et de Jacquine Chesné. Déclaration de son frère Jean Bourget, 33 ans, réfugié section la montagne.
Décès de Jean Oger le 5 floreal an II (24 avril 1794) 6 ans, fille de Claude Oger, 37 ans et de défunte Marie Symphorienne Bourcier. Déclaration du père réfugié section la montagne.
Décès de Jeanne Germond le 9 floreal an II (28 avril 1794) 8 ans, fille de Jean Germond, 50 ans, laboureur et de Jacquine Ouvrard. Déclaration du père et de Pierre Dalaine, 34 ans, laboureur, réfugiés section Marat.
Décès de Perrine Réthoré le 28 floreal an II (17 mai 1794) 53 ans, veuve Lebrun (Jean) réfugiée section liberté. Déclaration Louis Bretault, 42 ans, marchand.
Décès de Mathurin Guérif, laboureur, 50 ans, le 20 prairial an II (8 juin 1794) 50 ans. Déclaration de Jacques Guiet, 34 ans, son beau frère et de René Bigeard, 63 ans, réfugiés section liberté.
Décès d’Anne Chataigner le 2 messidor an II (20 juin 1794) 40 ans, femme de François Macé.
Déclaration de Pierre Gautier, 30 ans, tonnelier et de Marguerite gaudin, 39 ans, veuve de Louis Audouin, réfugiés section égalité. Elle a résidé à Angers avec ses 3 enfants, où elle a accouché avant de se rendre au Mans.
Décès d’Auguste Macé le 3 messidor an II (21 juin 1794) 1 mois (né au Mans le 1er prairial), fils
de Michel Macé et Marie Cussonneau. Déclaration de Pierre Gautier, 30 ans, tonnelier et de Marguerite Gaudin, 39 ans, veuve de Louis Audouin, réfugiés section égalité.
Décès de Pierre Coiscault le 20 messidor an II (8 juillet 1794) 10 mois. Déclaration de Pierre
Coiscault, 31 ans, père et de Pierre Coiscault, 60 ans, grand père, époux de Mathurine Allaire,
réfugiés section égalité.
Décès de Marie Guérif, veuve Gagneux, 44 ans, née à la Chapelle St Florent, le 10 thermidor an
II (28 juillet 1794), à l’hôpital du Mans section liberté.
Décès de Perrine Palussière le 16 fructidor an II (2 septembre 1794) 15 mois, fille de Pierre
Palussière et de Julienne Boré. Déclaration du père réfugié section Liberté.
Décès de Catherine Allaire le 19 fructidor an II (5septembre 1794) 40 ans, veuve Jean
Chataigner. Déclaration de son père Jean Allaire et de Pierre Chataigner son beau-frère,
réfugiés section égalité.
Décès de Marie Palussière le 30 fructidor an II (16 septembre 1794) 4 ans, fille de Pierre
Palussière et de Julienne Boré. Déclaration du père, laboureur âgé de 46 ans et de Louis
Salmon, 50 ans, serger, les deux domiciliés à la Chapelle de Montglonne. Réfugiés section
Liberté.
Décès de Catherine Chataigner le 2ème jour sans culotides an II (18 septembre 1794) 9 ans ½,
fille de défunts Jean Chataigner et Catherine Allaire. Déclaration de Pierre Chataigner, 38 ans et
de Simon Bourget, 35 ans, tisserand, réfugiés section égalité.
Décès de René Boré le 2ème jour sans culotides an II (18 septembre 1794) 23 ans fils de René
Boré et Marie Blouin. Déclaration de Jacques Guiet, 33 ans et de René Palussière, 46 ans, beau
frères, réfugiés section la montagne.
Décès de Jacques Macé le 3ème jour sans culotides an II (19 septembre 1794) 3 ans, fils de
François Macé et défunte Anne Chataigner. Déclaration de Pierre Humeau, 44 ans, tisserand,
oncle et de Marguerite gaudin, 39 ans, veuve de Louis Audouin, réfugiés section égalité.
Décès de Jeanne Durand le 3 vendémiaire an III (24 septembre 1794) 14 mois, fille de René
Durand, 33 ans,et de Jeanne Blouin. Déclaration du père et de Louis Salmon, réfugiés section
égalité.
Décès de René Douezy le 6 vendémiaire an III (27 septembre 1794) 8 ans, fils de défunt René
Douezy et de Françoise Plard. Réfugié section la montagne.
Décès de Perrine Pineau le 15 vendémiaire an III (6 octobre 1794) 11 mois, fille de Jean Pineau
(combattant ayant péri outre Loire) et de Jeanne Grimault. Déclaration de la mère, 33 ans,
réfugiée section la montagne.
Décès de Françoise Plard le 17 vendémiaire an III (8 octobre 1794) 34 ans, veuve de René
Douezy, réfugiée section la montagne.
Décès de Jeanne Palussière le 22 vendémiaire an III (13 octobre 1794) 7 ans, fille de Pierre
Palussière et de Julienne Boré. Déclaration du père, 46 ans et de Pierre Coiscault, 32 ans,
réfugiés section liberté.
Décès de Marie Boré le 24 vendémiaire an III (15 octobre 1794) 35 ans, fille de René Boré et de
Marie Blouin, épouse de René Palussière. Déclaration de Jacques Guiet, 34 ans, son beau
frère, réfugié section la montagne.
Décès de Jeanne Bigeard le 5 brumaire an III (26 octobre 1794) 58 ans, fille de Julien Bigeard et
de Françoise Thareau, veuve de Jean Galard. Déclaration de Jacques Guilbault, 37 ans, son
gendre et de Jacquine Bigeard, 39 ans, femme de François Hilaire, réfugiés section la
montagne.
Décès de Jeanne Vincent le 16 brumaire an III (6 novembre 1794) 60 ans, veuve de Louis
Audouin. Déclaration de Pierre Humeau, 44ans, tailleur, cousin germain, réfugié section égalité.
Décès de Jean Guilbault le 9 nivose an III (né le 8) (29 décembre 1794), fils de Jean Guilbault et
de Marie Levron, réfugiés section la montagne.
Noyen : décès survenus chez les habitants hébergeant les réfugiés
Décès de Renée Palussière le 10 germinal an II, 49 ans, femme de Jacques Bourget, laboureur.
Déclaration de son mari et de René Thibault, 47 ans, meunier, qui ont signé.
Décès de Marie Durand le 12 germinal an II, 4 ans, fille de René Durand, 34 ans, laboureur.
Déclaration du père et de Charles Avril, 31 ans, meunier à la Chapelle Montglonne.
Décès de Pierre Gallard le 22 germinal an II, 4 ans, fille de Jean Gallard. Déclaration de la mère
Catherine Trébuchet, 29 ans, veuve de Jean Gallard, closière à la Chapelle Montglonne et de
l’aubergiste chez qui a eu lieu le décès.
Décès de Françoise Pommer le 7 floréal an II, 44 ans, femme de François Guéry (Guérif).
Déclaration de Marie Brochet, 36 ans, fille, de Bouzillé et de Pierre Gasselin, secrétaire de la
municipalité.
Décès de Marie Guéry (Guérif) le 11 floréal an II, 3 ans, fille de François Guéry et de Françoise
Pommer. Déclaration Marie Pionneau, 43 ans, fille, de la Chapelle Montglonne.
Réfugiés à Varades :
Décès de Marie Vincent le 9 fructidor an II (26 aout 1794), 50 ans, fille de Louis Vincent et de
Marie Bellouin (Blouin), femme de René Fonteneau, native de la Chapelle St Florent, réfugiée à
la Meilleraye
Réfugiés de la Chapelle au Grand Séminaire d’Angers :
Joseph Petiteau, voiturier ; est ensuite parti au Mans puis à Chartres. Est rentré à la Chapelle le
8 germinal an IV (28 mars 1796). Accompagné de sa femme Anne Bidon et de 3 enfants
Françoise Bigeard
Réfugiés de la Chapelle de passage à Angers (cahiers de versement des indemnités):
Relevé Nivose an II (janvier 1794)
Jean Sourice, 46 ans, serger, sa femme et 2 enfants
Julien Tuffet, 34 ans, laboureur et son fils René (sont partis au Mans)
Pierre Chataigner, 39 ans, laboureur, sa femme et 3 enfants (rentrés à la Chapelle le 1er avril
1796)
Veuf Pierre Macé, 52 ans, laboureur et sa fille Renée (sont partis au Mans)
Jacques Bidon, 50 ans, fileur de laine, sa femme 47 ans et 1 enfant
Anne Claveau, 18 ans, fille
Marguerite Bidon, Vve de Pierre Claveau, 36 ans et 3 enfants
Marie Durand, 27 ans, fille
Marie Bondu, 19 ans, fille à gage
René Audusseau, 38 ans, laboureur (rentré à la Chapelle le 30 mars 1796)
Jacques Dandé, 27 ans, cordonnier (réfugié, il a rencontré Marie Simon de St Rémy, aussi
réfugiée, ils se sont mariés à Angers le 14 brumaire an III ; une année plus tard, ils se sont
rendus à St Florent pour affaires et Marie Simon y est morte en couches) Il est resté établi à
Angers. Son père et son frère aîné sont morts en combattant et son frère René a aussi
combattu.
Louis Courbet, 16 ans, laboureur (est parti au Mans)
René Thibault, 48 ans, meunier, veuf, Marie, 19 ans, Jeanne et René ses enfants, Marie Guérif
(sont partis au Mans)
Pierre Bourget, 39 ans, charpentier, sa femme et 2 enfants (sont partis au Mans)
Perrine Lebrun, 16 ans, fileuse
Alexandre Rohard, 46 ans, laboureur, sa femme
Maurice Blouin, 45 ans, veuf, laboureur
Jean Bourget, 34 ans, voiturier, sa femme et 2 enfants (se sont ensuite réfugiés à Blaison où ils
ont fait souche)
Pierre Dalaine, 34 ans, boucher, sa femme et 3 enfants
Mathieu Diet, 59 ans, veuf, maçon et 4 enfants
Jacques Gibouin, 37 ans, menuisier, Renée Humeau sa femme, son fils Jacques (sont partis au
Mans)
Vve Jeanne Pineau, 40 ans et 1 enfant
Vve Marie Gerfault, 57 ans et 3 enfants
Perrine Palussière, fille, 21 ans, fileuse
Perrine Chataigner, 34 ans, veuve de Jacques Ménard
Vve Renée Terrien, 45 ans et 1 enfant
Jean Avrillon, 53 ans, laboureur, sa femme et 2 enfants
Julienne Bidon, 25 ans, fille, fileuse
Vve Renée Vigneau, 40 ans et 3 enfants
Madeleine Réthoré, 27 ans, fille (est partie au Mans)
Jeanne Avrillault, 19 ans
Vve Jacquine Branchereau, 36 ans et 4 enfants
Ursule Guéry, 17 ans
Vve Anne Pohardy, 46 ans et 2 enfants
Vve Marie Hortion, 43 ans et 4 enfants
Vve Renée Hervé, 48 ans et 2 enfants
Françoise Guilbault, Vve de Louis Vincent, 38 ans et 6 enfants
Marie Giraud, 33 ans, fille
Vve Madeleine Allaire, 36 ans et 2 enfants
René Chauvin, 40 ans, sa femme et 2 enfants
Vve Françoise Allard, 66 ans et 1 enfant
Perrine Coulomier, 17 ans
Jeanne Breheret, Vve, 54 ans
Marguerite Vincent, Vve Jean Chauvin, 45 ans et 5 enfants
Vve Marie Bouyer, 66 ans, infirme
Jeanne Allaire, veuve de François Michel (tué au combat), 42 ans et 2 enfants
René Terrien, 56 ans, estropié.
Marie Pineau sa femme, 40 ans et son fils René, 1 an
Pierre Vigneau, 46 ans, laboureur, sa femme, 59 ans et 1 enfant
Vve Perrine Chauvin, 45 ans et 3 enfants
Jeanne Barillé, 21 ans
Marie Pionneau, 43 ans, fille (le 30 avril 1794 elle était au bourg de Noyen où elle a déclaré un
décès ; voir ci-dessus)
Renée Pionneau, 41 ans, fille
Etienne Réthoré, 16 ans (est parti au Mans)
Vve Marie Cruau, 38 ans et 1 enfant
Jacques Bouyer, 63 ans, laboureur et sa femme
Vve Perrine Bezie, 33 ans et 2 enfants
Vve Mathurine Raimbault, 35 ans et 2 enfants
Marie Bourget, Vve de François Vincent, 62 ans
Anne Guérif, veuve d’André Guérif, 71 ans
Renée Grasset, 32 ans, veuve de Jean Palussière et son fils Denis
Vve Bourget, 31 ans et 2 enfants
Perrine Alleau, 28 ans
Anne Allaire, 61 ans, fille, boiteuse (est partie au Mans)
Marie barat, 30 ans
René Michel, veuf, tisserand
Françoise Guérif, fille, 47 ans et 4 enfants
Renée Pouplard, 22 ans
Louise Grimault, 24 ans
Anne Chataigner femme de François Macé et 3 enfants
François Ouvrard, 73 ans
Marie Marquis femme de Jean Germond et 5 enfants
Clémence Pineau, enceinte de 8 mois, femme de Thomas Grimault et 2 enfants
Anne Allaire, 77 ans, Vve de François Chauvin
Louis Avril (est parti au Mans)
Relevé Germinal an III (Avril 1795)
Joseph Bourget, 40 ans, maçon, Françoise Palussière sa femme 37 ans et 2 enfants (sont
partis au Mans)
Mathieu Mornet, 38 ans, gendarme national (ancien tisserand, fut maire en 1792), Madeleine
Pionneau sa femme, 38 ans (s’est d’abord établi à Angers puis est revenu à la Chapelle)
Jacques Chataigner, 31 ans, tisserand, sa femme 28 ans
Françoise Mornet, 39 ans, Vve de Joseph Réthoré et 1 enfant
Louise Bourget, veuve de Jean Audouin, 52 ans, femme de ménage (de retour du Mans)
Jacques Sourice, 46 ans, serger, Renée Bourget sa femme, 44 ans, Pierre, 13 ans et Renée, 6
ans (sont partis au Mans)
Joseph Petiteau, 28 ans, laboureur Anne Bidon sa femme, 31 ans, femme de ménage et 2
enfants (de retour de Chartres)
Jean Coiffard, 44 ans, laboureur, Louise Réthoré sa femme, 37 ans et 3 enfants (partis pour
Saumur le 16 juillet 1795)
Jacques Bourget, veuf, 47 ans, laboureur et 2 enfants, Marie Bondu sa domestique (sa femme
Renée Palussière est décédée à Noyen, Sarthe, le 31 mars 1794 à l’âge de 49 ans)
Alexis Petit, 50 ans, voiturier, Jeanne Bidon sa femme, 52 ans, Marie 20 ans et Anne, 15 ans,
ses enfants (sont partis au Mans)
Marie Navarre, veuve d’Etienne Réthoré, 61 ans et 2 enfants (sont partis au Mans)
Perrine Courbet, 11 ans de jacques Courbet et Perrine Heard la garcillière
Jacques Bidon, 28 ans, serger, Jeanne Guérif sa femme, 26 ans et 1 enfant (de retour de
Chartres)
Veuf Pierre Guérif (de retour de Chartres), 56 ans, laboureur et 6 enfants
Françoise Audouin, 7 ans, orpheline
Louise Grimault, 24 ans, fille, fileuse
Pierre Ouvrard : il s’est établi à Angers comme employé où il est décédé le
14 mars 1796 à l’âge de 60 ans. Il résidait place du Champ de Mars.
Marie Bouyer, 72 ans, Vve de Michel Vincent
Anne Benoit femme de Jacques Ouvrard et 5 enfants
Marie Bourget Vve de François Vincent
Louis Bourget, sa femme Françoise Poupard, 40 ans
Chancerel Charles, sa femme Marie Vincent, Mathurine et Pierre ses enfants
Pierre Coiffard, Marie 12 ans et Pierre 2 ans
Anne Guéry, veuve de François Chataigner et 3 enfants (partis au Mans, arrêt à Durtal)
René Durand, sa femme, et sa fille (de retour de Noyen où sa fille Marie est décédée à l’âge de
4 ans le 1er avril 1794).
Charles Avril, meunier, réfugié à Noyen dans la Sarthe

Réfugiés de la Chapelle à Saumur (relevé de Nivôse an III – Janvier 1795)
Mathurin Avrillault, 35 ans, laboureur
Marie Bondu sa femme, 33 ans
François son fils, 1 an
Sa fille Marie est décédée à Saumur le 23 juillet 1794 à l’âge de 5 ans
Ainsi que sa fille Jeanne, 3 ans, le 14 octobre 1794
Pierre Barat, 26 ans, taillandier
Arrivé le 3 messidor an III (21 juin 1795)
Pierre Audouin, 54 ans, laboureur
Marie Dalaine sa femme, 41 ans
Marie Gautreau leur nièce, 14 ans
Leurs 3 enfants
Arrivés le 7 messidor an III (25 juin 1795)
Pierre Masson, 34 ans, tisserand
Rose Michel sa femme, 34 ans
Arrivés le 10 messidor an III (28 juin 1795) – Se sont établis à Saumur
Louis Pottier, 34 ans, filassier
Jeanne Michel sa femme, 36 ans
Arrivés le 4 messidor an III (22 juin 1795) – Se sont établis à Saumur
Françoise Guiet, 29 ans, couturière, infirme
Arrivée le 29 brumaire an III (19 novembre 1794)
Pierre Avrillault, 34 ans, marchand
Arrivé le 19 nivôse an III (8 janvier 1795)
Mathurin Guyet, Tisserand
René Guéry, Cardeur
Réfugiés dans le Cher près de Bourges :
Mathieu Guiet : patriote qui s’est d’abord réfugié à Angers, il a laissé le 25 mai 1793 un
témoignage sur les évènements survenus en mars 1793 au juge de paix du canton de
Montglonne lui aussi réfugié à Angers. Il s’est ensuite réfugié à Colin dans le Cher (la commune
de Colin n’existe pas, c’est le nom d’une rivière près de Bourges) et est rentré à la Chapelle en novembre 1795 accompagné d’un de ses enfants infirme et d’un petit fils dont le père est mort au service de la République.
Réfugiés dans le Loir et Cher :
Pierre Brossier, sa femme Jeanne Papin et leur fils Pierre
Pierre Brossier est décédé dans le Loir et Cher le 27 janvier 1794 ; son épouse s’est ensuite établie dans la région du Mans où elle a épousé le percepteur de Ste Sabine et est restée dans la région. Son fils s’est marié à Ste Sabine, il était tisserand.

Histoire locale

Massacrés

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Transcription textuelle

Pour en finir avec la Vendée, la convention avait adopté en 1793 plusieurs décrets répressifs. Le général Turreau propose alors un plan pour ratisser le pays à l'aide de plusieurs colonnes.

Chaque colonne dispose d'un itinéraire précis. Notre commune n'étant pas placée sur un de ces itinéraires, a du subir des incursions ponctuelles des troupes bivouaquées à St Florent sur les hauteurs de Coulaines. Une fouille du bois noir (Bouzillé) est organisée début juin 1794 (Général Cambray) "où il a trouvé quelques brigands". Aucune action sur notre commune n'est documentée, aucun détail sur les massacres hormis la mention "massacré dans une forêt" (dans le bois noir ?).

Source: reconstitution des actes manquants, ordonnée en l'an III, établie en mairie. Les dates indiquées sont le plus souvent fantaisistes; elles sont corrigées lorsque la date est avérée.

Sans autre indication le lieu de naissance est la Chapelle Le signe + devant le conjoint indique qu'il est décédé avant 1793. Les massacres indiqués au 12 mars 1793 n'ont pas pu être perpétrés par les républicains (date du jour de l'insurrection) ou la date est fausse (1794 ?)

La Chapelle-Saint-Florent après la Révolution (1800 à nos jours)

Histoire locale

Légion d’honneur et médaille de Sainte-Hélène

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Transcription textuelle

LÉGION D’HONNEUR ET MÉDAILLE DE STE HÉLÈNE

Plusieurs personnes, originaires ou habitants de la Chapelle, à une époque plus ou moins lointaine, ont été distingués pour leurs faits d’armes et ont eu l’honneur de recevoir une décoration.
Mais, avant d’entrer dans le détail, nous rappellerons l’historique de deux distinctions.

LA LÉGION D’HONNEUR : elle s'inscrit dans le programme de réorganisation de la nation dû à l'initiative du Premier Consul Bonaparte. Le 29 floréal an X (19 mai 1802), est promulguée la loi portant création et organisation de la Légion d'Honneur qui élargissait à tous les citoyens le principe des décorations nationales et récompensait la bravoure militaire et le mérite civil. L’ordre était composé de quatre grades : Légionnaire, Officier, Commandant, Grand Officier. Hors action d'éclat, une durée de service de vingt-cinq ans était requise. Le 15 juillet 1804, Bonaparte devenu Empereur Napoléon procéda à la première distribution de la Légion d'Honneur dans la chapelle des Invalides.
A la restauration, en 1816, furent fixés les grades et dignités tels qu'ils existent encore de nos jours : Chevalier, Officier, Commandeur, Grand Officier et Grand'croix.

LA MÉDAILLE DE STE HÉLÈNE : La médaille de Sainte Hélène, créée par Napoléon III, récompense les 405000 soldats encore vivants en 1857, qui ont combattu aux côtés de Napoléon 1er pendant les guerres de 1792-1815.

TITULAIRES DE L’ORDRE DE LA LÉGION D’HONNEUR :
Pierre HUMEAU : fils aîné d’un tisserand, Pierre Humeau, et de sa femme Renée Palussière, né le 26 mars 1765 au bourg de la Chapelle.
Le 22 mars 1793, soit 10 jours après le début de l’insurrection vendéenne à St Florent, il entre au 100ème régiment d’infanterie de ligne. Il est nommé caporal le 8 juin 1793 et sergent le 7 nivôse an II (27 décembre 1793), puis Légionnaire le 10 mars 1809. Il quitte son régiment le 21 juin 1810. Il s’installe à Chavagnes les eaux près de Thouarcé où il se marie, et vit de son traitement de légionnaire et de sa retraite. Chavagnes est la commune où réside son frère Jacques qui est tisserand, Jacques, probablement réfugié à Saumur s’est marié à Chavagnes. On ignore où et dans quelles circonstances est mort son père, et, sa mère, réfugiée de la Vendée aux Carmélites d’Angers, y est décédée le 8 floréal an II (27 avril 1794).
Il meurt à Chavagnes le 6 mai 1843 à l’âge de 78 ans.

Joseph HUMEAU : frère du précédent, né le 11 juillet 1774 au bourg de la Chapelle.
Comme son frère Pierre, il entre le 22 mars 1793 au 100ème régiment d’infanterie de ligne. Il est nommé second porte-aigle du régiment le 1er juin 1808 et Légionnaire le 6 août 1811. Il quitte le régiment le 14 septembre 1814 et rejoindra son frère à Chavagnes.
Il décède dans cette commune le 19 mars 1863 à l’âge de 88 ans. L’article 17 du décret du 18 février 1808, qui organise les régiments de ligne, donne quelques explications sur la fonction de « porte-aigle » : « Chaque régiment aura une aigle qui sera portée par un porte-aigle ayant le grade de lieutenant ou de sous-lieutenant, et comptant au moins dix ans de service, ou ayant fait les quatre campagnes d’Ulm, d’Austerlitz, d’Iéna et de Friedland ; il jouira de la solde de lieutenant de première classe. Deux braves pris parmi les anciens soldats non lettrés, qui, par cette raison, n’auront pu obtenir d’avancement, ayant au moins dix ans de service, avec le titre, l’un de second porte-aigle, et l’autre de troisième porte-aigle, seront toujours placés à côté de l’aigle ; ils auront rang de sergent et la paye de sergent-major ; ils porteront quatre chevrons sur les deux bras.
L’aigle restera toujours là où il y aura le plus de bataillons réunis. Les porte-aigles font partie de l’état-major du régiment. Ils sont nommés tous les trois par nous, et ne peuvent être destitués que par nous. »

Les campagnes de guerre des frères HUMEAU avec le 100ème régiment d’infanterie de ligne :
A partir de 1793, les deux frères sont dans l’armée du Rhin.

1796 : le 2 messidor an IV (20 juin 1796), Joseph est fait prisonnier du côté de Manheim en Allemagne, par les Autrichiens. L’armée se replie sur le fort de Kehl près de Strasbourg où elle est assiégée par les Autrichiens pendant deux mois.
1797 : le 100ème de ligne est cantonné à Molsheim. Joseph est libéré le 2 prairial an V (21 mai 1797), il rejoint alors pour une année l’armée d’Angleterre tandis que Pierre reste dans l’armée du Rhin.
1798 à 1801 : campagne d’Helvétie puis retour à l’armée du Rhin.
1802 à 1804 : les deux frères sont à l’armée du Hanovre.
1805 à 1808 : le 100ème régiment de ligne est incorporé au 5ème corps de la Grande Armée dans la 2ème division. En septembre 1805, ordre est donné de se diriger sur la Bavière, ils sont à Ulm fin octobre et continuent la marche sur Vienne. Le 11 novembre, ils sont à Dirnstein où 5700 français affrontent 30000 russes et les battent au prix de terribles pertes, 2360 tués dans les rangs français dont plus de 500 pour le 100ème de ligne et 12000 du côté russe. C’est un des épisodes les plus glorieux du régiment, quelques jours plus tard, l’empereur publia l’ordre du jour suivant : « l’empereur témoigne sa satisfaction au 4e régiment d’infanterie légère, au 100e de ligne, au 9e d’infanterie légère, au 32e de ligne, pour l’intrépidité qu’ils ont montrée au combat de Dirnstein, où leur fermeté à conserver la position qu’ils occupaient a forcé l’ennemi à quitter celle qu’il avait sur le Danube. »
En 1806, la Prusse contrariée par les succès de Napoléon entre dans une nouvelle coalition contre la France, et quittant ses quartiers autrichiens, la Grande Armée se porte sur Iéna où se déroulera le 14 octobre la mémorable bataille. L’armée poursuit sa marche victorieuse et le 5ème corps est à Postdam le 24, puis à Stettin. La Prusse vaincue, la Russie restait cependant intacte, nos braves reprennent donc leur marche et se portent sur la Vistule, ils sont à Varsovie le 5 décembre puis battent les russes le 26 décembre à Pultusk. Le 5ème corps chargé de couvrir la région de Varsovie prend début 1807 quelque repos en cantonnement. Les hostilités reprennent rapidement et le
5ème corps bat à nouveau les russes le 16 février à Ostrolenka. Après l’armistice de Tilsitt, fin juin, les troupes occupent la haute et la basse silésie où le 5ème corps reste jusqu’à fin août 1808, date à laquelle il est dirigé sur Manheim et rappelé en France pour être envoyé à l’armée d’Espagne. La 2ème division quitte Manheim le 18 octobre et atteint Bayonne le 3 décembre.
1809 et 1810 : campagne d’Espagne contre la coalition espagnole et anglaise.
En février, prise de Saragosse. On peut raisonnablement penser que la Légion d’Honneur fut décernée à Pierre suite a ces combats, sa nomination datant du 10 mars qui suivit. Le 100ème de ligne reprend ensuite sa marche, le 26 avril il est à Burgos, début mai à Valladolid puis à Salamanque en juillet, il s’illustre le 8 août au pont de l’Arzobispo. Fin septembre il est à Talaveyra, mi novembre à Tolède, le 19 novembre les espagnols sont mis en déroute à Ocana et le 28 à
Alba de Tormès. Le régiment est mis en cantonnement au sud de Madrid qu’il quitte fin janvier 1810 pour Séville. Le 20 juin 1810, Pierre quitte son régiment pour le retour vers la vie civile. Son frère Joseph continue, le reste de l’année, à guerroyer contre des bandes venues du Portugal et d’Estramadure.
1811 à 1813 : campagne d’Espagne. La ville de Badajoz est prise en mars 1811 par le 5ème corps. Les anglais voulant assiéger la ville, le 5ème corps se porta à leur rencontre au village d’Albucca. La bataille eut lieu le 16 mai, le 5e corps enfonça l’ennemi, passa le ruisseau et continua sa marche, pendant que le centre de la ligne ennemie était déjà en retraite, mais les troupes serrées en masse furent recueillies par un feu terrible, qui atteignit et blessa Joseph. Le 5ème corps fut obligé de battre en retraite. Suite à ce combat, Joseph fut nommé membre de la Légion d’Honneur le 6 août 1811. Il quitte l’Espagne en 1813 pour être dirigé sur Metz.
1814 : à Metz, le 100ème de ligne participe à la défense de la ville assiégée, puis en juillet est envoyé à Belfort. Le 14 septembre 1814, Joseph Humeau quitte le régiment à l’issue de 22 années de campagne de guerre, il aura parcouru à pied une bonne partie de l’Europe et participé à toute l’épopée napoléonienne.

Plus près de nous, deux combattants de 1914/1918 ont été faits Chevalier de la Légion d’Honneur en reconnaissance de leurs états de service lors de la première guerre mondiale.
François TERRIEN : né dans notre commune, à la Maltière, il a été nommé Chevalier de la Légion d’Honneur et décoré le 12 février 1961 par le conseiller général Fernand Esseul. Mobilisé au premier jour de la guerre le 2 août 1914, il fut promu caporal, sergent puis sergent-chef au 125ème régiment d’infanterie. Blessé trois fois, en 1914 en Belgique, en 1916 et en 1918 dans la Somme, il reçut 3 citations, à l’ordre du régiment et de la brigade.
Eugène ALLARD : né dans notre commune, à la Mamenotière, il a été décoré de la Légion d’Honneur le 14 juillet 1985. Combattant aux 3ème, 7ème, 37ème et 41ème régiments d’infanterie coloniale, en Belgique en 1914, dans les Vosges et l’Artois en 1915, en Alsace et à Verdun en 1916, il fut blessé 2 fois. Fait prisonnier devant Verdun, le 1er août 1916, il fut interné au camp de Loison (Meuse), puis en Westphalie, Silésie et Pologne.

LES MÉDAILLÉS DE Ste HÉLÈNE : les dossiers des médaillés sont particulièrement minces mais permettent quand même de suivre les campagnes de guerre effectuées. Il serait intéressant de parcourir ultérieurement les dossiers de chaque soldat qui sont aux archives de l’armée
de terre à Vincennes.
Joseph HUMEAU : fut décoré de la médaille de Ste Hélène au titre des campagnes décrites précédemment.
Pierre GUERIF (ou GUERY) : né au bourg de la Chapelle le 8 mai 1783, fils de René Guéry et de Gabrielle Dalaisne. Entre au 48ème régiment d’infanterie de ligne le 26 fructidor an XI (13 septembre 1803), dans le cadre d’une levée ordinaire. Pendant ses nombreuses campagnes, il obtient le grade de Sergent Grenadier. Les bataillons de grenadiers et de voltigeurs constituaient l’élite du régiment. Une taille minimale de 1m76 était exigée pour les grenadiers qui devaient être
des hommes robustes, il faut rapprocher cette taille du minimum de 1m54 exigé pour être soldat.
Pierre Guerif est successivement à l’armée du Hanovre et au camp de Boulogne, destiné à former les soldats, là il sert sur les bateaux plats, il y avait en effet un projet, abandonné par la suite, d’envahir l’Angleterre en se servant de 2000 bateaux plats pouvant embarquer chacun une centaine d’hommes. Puis, avec la grande armée, il fait les campagnes d’Autriche et de Prusse, il est à Austerlitz en 1805, à Iéna en 1806 et à Wagram en 1809. C’est ensuite la campagne de Russie, il sera à Moscou en 1812, suivie par la retraite et le terrible passage de la Bérésina. En 1813, son régiment décimé est reconstitué à Hambourg, il est réformé sans pension le 1er septembre 1814 et rentre à la Chapelle où il se marie en 1815 avec Marie Salmon. Il est domicilié au bourg et exerce la profession de flanellier (tisserand de flanelle). Il meurt au bourg le 31 janvier 1858 à l’âge de 75 ans.
Louis TUFFREAU : né au village du Cormier à la Chapelle le 7 décembre 1792, fils de François Tuffreau laboureur et de Perrine Juteau. Entre au 46ème régiment d’infanterie de ligne en 1812, dans le cadre d’une levée ordinaire. Il est Voltigeur et fera la campagne d’Allemagne, en Prusse, à
Hambourg et Magdebourg. Son régiment est dissous en 1815 et le 14 novembre de la même année, il est mis en congé absolu comme indispensable soutien de famille. Il rentre à la Chapelle, reprend son métier de cultivateur et se marie avec Jeanne Latour, originaire de St Herblon. Il décède au bourg le 30 novembre 1861 à l’âge de 69 ans.
Jean BRETAUD : né au bourg de Drain le 26 mars 1788, fils de Georges Bretaud, et de Jeanne Vallée. Entre au 60ème régiment d’infanterie de ligne en 1811, ce régiment devenant le 56ème de ligne en 1814. Il fera la campagne d’Espagne pendant 4 années et acquiert le grade de Caporal Voltigeur. Il quitte son corps en 1815, rentre à Drain, se marie avec la fille d’un tonnelier, Eulalie Lambert puis s’installe à la Chapelle comme tonnelier au bourg. Veuf en 1855, il se remariera 4 ans plus tard avec Suzanne Dumont, à l’âge de 71 ans. Il décède au bourg le 16 décembre 1870 à l’âge de 82 ans.
René RENOUS : né au village de la Gagnerie à Chaudron en mauges le 13 décembre 1785, fils de René Renou et de Jacquine Pouplard. Entre au 69ème régiment d’infanterie de ligne en 1809, il est grenadier et fait la campagne d’Autriche, il est à Wagram en 1809 et fait la campagne d’Espagne
pendant 2 ans ½. Peut être a-t-il été blessé car il est pensionné depuis 1819. Il est libéré, sans doute, en 1813.
Il se mariera à la Chapelle en 1819 avec Renée Grimault et s’installera comme cultivateur au bourg. Veuf, il se remariera en 1836 avec Jeanne Huchon. Il décède au Barreau le 28 août 1869 à l’âge de 84 ans.

Galerie Photos

Des champs de la Chapelle-Saint-Florent en automne
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Paysage du site La Roche qui Boit de la Chapelle-Saint-Florent
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Des randonneurs observent le paysage au site de Courossé à la Chapelle-Saint-Florent
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Site de Coulaines à la Chapelle-Saint-Florent
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Des randonneurs se baladent dans la campagne de la Chapelle-Saint-Florent
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Des habitants de la Chapelle-Saint-Florent jouent au cerf-volant à l'occasion de la fête des battages au Moulin de l'Epinay
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Des habitants de la Chapelle-Saint-Florent à l'occasion de la fête des battages au Moulin de l'Epinay, un homme est sur un tracteur au premier plan
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Paysage du site de Courossé à la Chapelle-Saint-Florent
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Des randonneurs au site de Courossé à la Chapelle-Saint-Florent
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Cascade d'eau au site de Courossé à la Chapelle-Saint-Florent
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Des vaches dans un champ de La Chapelle-Saint-Florent
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Vue aérienne des champs de la Chapelle-Saint-Florent
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Vue panoramique du site de Courossé à la Chapelle-Saint-Florent
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Ateliers pour enfants au Moulin de l'Epinay
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Des habitants de la Chapelle-Saint-Florent avec des ânes à l'occasion de la fête des battages au Moulin de l'Epinay
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